International

Richard Gere monte sur l'Open Arms pour soutenir les migrants, Twitter réagit

Le célèbre acteur américain Richard Gere est monté le 9 août à bord du navire Open Arms, sur lequel plusieurs dizaines de migrants sont bloqués depuis une semaine. Un acte de solidarité qui a fait réagir sur les réseaux sociaux.

L'acteur américain Richard Gere est allé soutenir les migrants bloqués depuis une semaine sur le navire Open Arms après avoir été secourus au large de la Libye par l'Ocean Viking.

Le 9 août au matin, le héros de Pretty woman est monté à bord pour rencontrer l'équipage et les migrants, dont une trentaine sont mineurs. «Je viens d'arriver depuis Lampedusa, nous avons apporté autant d'eau et de nourriture que possible pour tout le monde à bord», a annoncé l'acteur dans une vidéo diffusée par l'ONG espagnole Proactiva Open Arms. «Tout le monde va bien», mais ils ont besoin «de rejoindre un port libre, de descendre du bateau et de commencer une nouvelle vie», a insisté l'acteur, qui doit participer ce 10 août au matin à une conférence de presse à Lampedusa.

Au total, le navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) a recueilli 85 personnes originaires du Sénégal, du Mali, de Côte d'Ivoire ou encore du Soudan. Parmi eux, cinq femmes, onze adolescents et quatre enfants dont le plus jeune n'a qu'un an.

Ce coup d'éclat de l'acteur américain n'a pas manqué de faire réagir la twittosphère. De très nombreux internautes ont notamment suggéré à la star hollywoodienne d'emmener tous ces migrants dans sa somptueuse résidence aux Etats-Unis.

Bryan Masson, responsable pour le Rassemblement national (RN) du bassin cagnois, en fait partie. «Il me semble que sa villa à 65 millions de dollars peut en accueillir quelques uns... non ?», a raillé le cadre du RN.

Un autre internaute se demande si la nouvelle épouse de Richard Gere appréciera les nouveaux meilleurs amis de son mari.

«Pourquoi ne pas les accueillir chez lui ?», se demande un autre internaute. «Pourtant l'acteur possède un somptueux hôtel proche de New York avec tout le confort nécessaire», ajoute-t-il.

Olivier Marteau, auteur de l'essai L'étrange défaite de la France dans la mondialisation, s'indigne pour sa part du fait que «Richard Gere aide donc à l'immigration illégale en Europe». «Une immigration dont il ne subira jamais les conséquences», ajoute-t-il, avant de lister la fortune de l'acteur : «Il vit aux Etats-Unis et il possède une fortune de 120 millions de dollars. Il a notamment vendu en 2015 une maison près de New York pour 48 millions de dollars.»

L'attitude de Richard Gere relève d'une «ingérence inadmissible» pour cette autre internaute. «Venir en Europe interférer sur la problématique immigration est une ingérence inadmissible. Les Américains pleins de frics donneurs de leçons, occupez-vous de vos immigrés maltraités d'Amérique du sud», écrit Lisa HK.

«J'espère qu'il bronze un peu et qu'il en profite», a quant à lui raillé Matteo Salvini à propos de l'acteur, en lui conseillant d'emmener les migrants à Ibiza.

Ce nouveau sauvetage en Méditerranée marque sans doute le début de tractations entre les pays européens pour l'accueil de ces personnes. Le ministre italien de l'Intérieur, qui a fait éclater le 8 août la coalition gouvernementale en Italie, a immédiatement adressé un courrier aux autorités de la Norvège, dont le navire bat pavillon.

«L’Italie n'est pas juridiquement tenue, ni disposée à accueillir les immigrés clandestins non identifiés, se trouvant à bord de l’Ocean Viking», a-t-il écrit.

Oslo n'a pas réagi dans l'immédiat, mais le ministre norvégien de la Justice et de l'Immigration, Jøran Kallmyr, a déclaré à la télévision publique que les migrants devaient être «ramenés en Afrique, en Tunisie ou en Libye».

Parallèlement, le ministre italien renvoyait vers l'Espagne les migrants bloqués à bord du navire humanitaire Open Arms, qui fait du sur-place au large de l'île italienne de Lampedusa.

Le 8 août, le président du Parlement européen, l'Italien David Sassoli, a réclamé une «aide urgente et une distribution équitable» des migrants présents à bord de l'Open Arms, dans un courrier adressé au président de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker. Le lendemain, un porte-parole de la Commission européenne a confirmé que, contrairement à de nombreux cas précédents, aucune médiation n'était en cours depuis Bruxelles pour trouver une solution, dans la mesure où aucun pays membre ne l'avait réclamée. «Nous avons cependant [...] contacté les pays membres pour leur demander de faire preuve de solidarité», a-t-il ajouté.

Le 22 juillet, le président français Emmanuel Macron avait annoncé un accord entre 14 pays européens sur un «mécanisme de solidarité» visant à répartir les migrants secourus en Méditerranée, à condition qu'ils débarquent en Italie.

Lire aussi : Pour le pape François, le souverainisme «mène à la guerre»