Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a dénoncé le 20 juillet l'«aventurisme unilatéral» et le «terrorisme économique» des Etats-Unis, lors d'une réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés à Caracas, sans toutefois évoquer la saisie par son pays d'un pétrolier battant pavillon britannique.
«Le gouvernement américain, pour atteindre ses objectifs illégitimes, a recours à une forme de pression que nous appelons terrorisme économique», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne à la presse, selon la traduction simultanée officielle, en marge de la réunion. Selon lui, Cuba, la Syrie, le Venezuela et l'Iran «souffrent» de ce «terrorisme économique» mis notamment en place au moyen de sanctions. Washington a ainsi rétabli ses sanctions à l'encontre de Téhéran après son retrait unilatéral de l'accord nucléaire en 2018.
Lors de son discours aux pays-membres du Mouvement des non-alignés, il a également épinglé l'«aventurisme unilatéral extrême» de l'administration de Donald Trump qui «sape l'Etat de droit au plan international».
«Mon pays [...] est à l'avant-poste de la résistance aux nouvelles tendances unilatérales des Etats-Unis», a-t-il ajouté dans son discours, lors de cette réunion ministérielle du Mouvement qui compte 120 pays membres. Au cours de ces deux interventions, le diplomate n'a pas évoqué le pétrolier battant pavillon britannique arraisonné par l'Iran dans le détroit d'Ormuz, une opération jugée «inacceptable» par Londres et qui suscite la crainte d'une nouvelle escalade.
Sur Twitter, Mohammad Javad Zarif avait assuré plus tôt dans la journée que cette «action dans le Golfe Persique consiste à faire respecter le droit maritime international» tout en appelant la Grande-Bretagne à «cesser d'être un auxiliaire du terrorisme économique des Etats-Unis».
Au cours de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, plusieurs pays, dont Cuba, le Nicaragua et l'Iran, ont exprimé leur soutien au président vénézuélien Nicolas Maduro, alors que Juan Guaido s'est autoproclamé président par intérim en janvier, avec le soutien de Washington. «L'ingérence grossière des Etats-Unis dans les affaires internes du Venezuela [...] est un nouvel exemple» de leur «manque de respect évident du droit international», a déclaré Mohammad Javad Zarif.