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SOS Méditerranée lance une nouvelle campagne de sauvetage au large des côtes libyennes

En remplacement de l'Aquarius, SOS Méditerranée a annoncé, en partenariat avec MSF, l'affrètement de l'Ocean Viking, nouveau navire de secours en mer. Il doit «mener une nouvelle campagne de recherches et de secours en Méditerranée centrale»

L'organisation SOS Méditerranée, associée à Médecins sans frontières (MSF), a annoncé ce 21 juillet le lancement d'une nouvelle campagne de sauvetage au large des côtes libyennes, sept mois après l'immobilisation de son navire, l'Aquarius, privé de pavillon.

Un bâtiment norvégien, l'Ocean Viking, fait route vers la Méditerranée pour, selon un communiqué publié par l'ONG, «mener une nouvelle campagne de recherches et de secours en Méditerranée centrale». «Le bateau va patrouiller en Méditerranée centrale, de là d'où provient le plus grand nombre d'appels de détresse, mais sans jamais entrer dans les eaux territoriales libyennes», a précisé à l'AFP Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée. 

«La coordination des secours en mer a été confiée par l'Union européenne aux autorités libyennes, qui n’ont pas tous les moyens de le faire, cette coordination est chaotique, les appels ne sont pas relayés», a-t-il expliqué. «L'enjeu pour nous était d’avoir une vraie capacité de recherches car on sait que les alertes tombent moins des centres officiels», a poursuivi Frédéric Penard, précisant que l'organisation cherchait un nouveau navire «depuis sept mois». 

Un navire de 69 mètres de long

Affrété en partenariat avec MSF, l'Ocean Viking, long de 69m sur 15m de large, a été construit en 1986 comme navire d'assistance aux plates-formes pétrolières en Mer du Nord. Il bat pavillon norvégien et dispose d'un équipage de neuf membres, plus une équipe de recherches et secours et du personnel médical et d'assistance, soit plus de trente personnes à bord au total. Sa position est consultable sur le site spécialisé Vesselfinder.

Après près de trois ans de campagne, l'Aquarius, le précédent bâtiment de SOS Méditerranée qui a secouru, d'après l'AFP, 30 000 migrants naufragés, a été contraint de cesser ses activités en décembre 2018, successivement privé de son pavillon de Gibraltar puis de Panama.

Longtemps accusée, notamment par la droite identitaire, de travailler en lien avec les réseaux de passeurs mafieux en Libye, SOS Méditerranée a connu quelques déboires en 2018. Dans le collimateur du vice-Premier ministre et ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, l'association de sauvetage a décidé de mettre un terme en décembre dernier à ses opérations de sauvetage au large des côtes libyennes.

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