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Hong Kong : l'exécutif annonce la «mort» de la loi sur l’extradition, sans convaincre l'opposition

Début juin, l'exécutif hongkongais voyait naître une contestation massive face à son projet de loi sur les extraditions vers la Chine continentale. Un projet «mort», a annoncé le gouvernement, sans pour autant parvenir à convaincre tout le monde.

Après avoir reconnu «un échec complet» de son gouvernement pour faire passer le projet de loi gouvernemental sur les extraditions vers la Chine continentale, Carrie Lam, chef de l'exécutif hongkongais, a annoncé ce 9 juillet que le projet, à l'origine d'une vague inédite de contestation sur l'île, était «mort».

Reconnaissant des «doutes» persistant dans la société sur la «sincérité» du gouvernement hongkongais, le chef de l'exécutif a affirmé n'avoir aucune intention de relancer le processus du projet de loi devant le Conseil législatif.

Le chef du gouvernement a en outre accepté de rencontrer les représentants des étudiants contestataires en public, sans conditions préalables. «Il peut s'agir de problèmes économiques, de conditions de vie, de divisions politiques au sein de la société. La première chose que nous devons faire, c'est identifier ces problèmes fondamentaux et trouver des solutions pour avancer», a-t-elle déclaré.

La position du gouvernement semble toutefois ne pas suffire à convaincre tous les protestataires, en témoigne la réaction à cette annonce d'une des organisatrices du mouvement de contestation. Citée par l'AFP, Bonnie Leung, «une porte-parole d'un des principaux groupes de Hong Kong à l'origine de la contestation», a en effet appelé à la poursuite des manifestations et rassemblements si «les cinq revendications [du mouvement] n'[étaient] toujours pas entendues par Carrie Lam et son gouvernement».

De fait, si le gouvernement hongkongais avait déjà annoncé la suspension de son projet de loi, cela n'avait pas suffi à endiguer la protestation, métamorphosée en mouvement plus vaste pour réclamer des réformes en termes de démocratie et de libertés sur un territoire semi-autonome, revenue en 1997 dans le giron de Pékin. Ces derniers jours, les manifestants avaient notamment exigé la démission de Carrie Lam ainsi que la fin des poursuites contre les protestataires récemment arrêtés.

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