Le Venezuela a confirmé le 30 juin la mort en détention de Rafael Acosta Arévalo, militaire accusé d’avoir participé, dans la nuit du 23 au 24 juin, à une tentative de coup d’Etat contre le président Nicolas Maduro. Au cours d’une conférence de presse, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a assuré qu’une enquête «objective, indépendante et impartiale» avait été diligentée pour faire la lumière sur cette «mort malheureuse».
Le même jour, le ministre de la Communication Jorge Rodriguez a annoncé que le chef de l’Etat vénézuélien avait appelé à la tenue d’une «enquête complète et exhaustive». La veille, dans un communiqué, les forces armées nationales vénézuéliennes avaient déploré la mort de Rafael Acosta Arévalo, précisant que le militaire s'était évanoui avant la tenue d'une audience et avait finalement perdu la vie quelques heures après son arrivée à l’hôpital.
Washington, Juan Guaido et le Groupe de Lima accusent Caracas d’«assassinat»
Dans le même temps, les Etats-Unis, le Groupe de Lima ainsi que l’opposition vénézuélienne n'ont pas attendu l'enquête pour accuser les autorités vénézuéliennes d’être à l’origine de la mort du militaire. Dans un communiqué, le département d’Etat américain «condamne l'assassinat et la torture» de Rafael Acosta Arévalo, «mort alors qu'il était détenu par les voyous de [Nicolas] Maduro et leurs conseillers cubains». De son côté, John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a accusé sur Twitter la Direction du contre-espionnage militaire du Venezuela (DGCIM) d'être «responsable» du décès.
Sans surprise, l’opposant vénézuélien Juan Guaido et le groupe de Lima – une organisation composée du Canada et une dizaine de pays latino-américains qui ne reconnaissent pas la légitimité du président Nicolas Maduro – ont de même pointé du doigt la responsabilité des autorités vénézuéliennes tout en évoquant aussi un «assassinat».
Rafael Acosta Arévalo faisait partie d'un groupe de 13 personnes arrêtées pour leur implication dans un projet de coup d'Etat contre le président chaviste. Dans une séquence d'une heure trente diffusée sur la télévision publique le 26 juin, Jorge Rodriguez, ministre vénézuélien de la Communication, avait révélé des conversations présumées entre opposants interceptées par des agents du gouvernement infiltrés, qui évoquaient notamment l'élimination du dirigeant vénézuélien.