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Allemagne : le groupe survivaliste Nordkreuz voulait assassiner des figures politiques pro-migrants

Des sacs mortuaires, de la chaux-vive et des armes : un groupe survivaliste proche de l'ultradroite allemande est soupçonné par la justice allemande d'avoir voulu préparer l'élimination de personnalités politiques allemandes pro-migrants.

Selon les informations du journal britannique The Guardian évoquant des sources du renseignement allemand, une enquête a été ouverte par la justice allemande contre plusieurs militants qui appartiendraient au mouvement survivaliste. Ce groupe étiqueté comme d'ultradroite et nommé Nordkreuz [«la Croix du Nord» en allemand], est soupçonné d'avoir exploité des données policières pour établir une liste de personnalités politiques favorables à l'immigration contre qui il projetait d'organiser une série d'attentats.

Selon cette même source, le procureur général d'outre-Rhin menait une enquête sur ce groupe composé d'une trentaine de personnes depuis l'année 2017. Les membres du groupuscule entretiendraient des liens étroits avec certaines personnes appartenant aux forces de l'ordre et à l'armée allemandes. Un membre de Nordkreuz ferait toujours partie des forces spéciales de la police criminelle. Plus inquiétant encore, le groupe aurait commandé plusieurs centaines de sacs mortuaires et de la chaux-vive. Ils disposaient également d'un impressionnant stock d'armes, selon ces informations. Le groupe nie cependant avoir planifié des assassinats.

En communiquant sur la messagerie cryptée Telegram, les individus mis en cause seraient parvenus à amasser des informations sur 25 000 représentants politiques, notamment leurs noms et adresses. Les cibles du groupe faisaient partie des grandes formations politiques allemandes qui s'étaient montrées favorables à l'accueil des populations étrangères au plus fort de la crise migratoire qui a frappé l'Allemagne, toujours selon le renseignement : les Verts, le SPD, Die Linke et la CDU.

Une autre procédure en cours viserait trois membres de Nordkreuz poursuivis pour avoir fait l'acquisition de 10 000 munitions et des armes de courte et longue portée.

En France, en novembre 2018, quatre personnes accusées de projeter une attaque contre Emmanuel Macron avaient été arrêtées en Moselle. Elles avaient également été décrites comme des sympathisants de l'ultradroite française et «à tendance survivaliste». Des armes à feu avaient aussi été saisies.

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