International

Plus de 200 arrestations lors d'une marche interdite en soutien au journaliste libéré Ivan Golounov

Le jour de la fête nationale en Russie, des centaines de personnes ont manifesté, sans autorisation, en soutien au journaliste russe libéré la veille. Une autre manifestation, autorisée par les autorités, est prévue le 16 juin, à l'appel de Meduza.

Le jour de la fête nationale en Russie le 12 juin, une marche en soutien au journaliste Ivan Golounov, accusé de trafic de drogue puis finalement libéré, a rassemblé environ 1 200 de personnes à Moscou, selon un bilan du ministère russe de l'Intérieur.

Selon cette même source, plus de 200 personnes ont été arrêtées lors de ce rassemblement qui n'avait pas été autorisé.

Parmi elles, l'opposant russe Alexeï Navalny, comme le montrent des images publiées sur les réseaux sociaux.

De même, un correspondant étranger en Russie (pour Le Temps, Challenges ou encore La Tribune), Emmanuel Grynszpan, a déclaré avoir été arrêté puis remis en liberté.

Un autre rassemblement s'est par ailleurs tenu dans la deuxième ville du pays, à Saint-Pétersbourg, où une centaine de personnes se sont rendues.

Une manifestation autorisée le 16 juin

Si le rassemblement de ce 12 juin était interdit, les autorités avaient annoncé auparavant avoir autorisé une manifestation pour les mêmes motifs le 16 juin prochain à Moscou, à l'appel notamment de l'employeur du journaliste, le média Meduza.

Poursuivi pour trafic de drogue, le journaliste Ivan Golounov a été interpellé le 6 juin. Il a été disculpé, puis finalement libéré le 11 juin, toutes les charges retenues contre lui ayant été abandonnées.

Sur fond d'accusations d'un «coup monté» à son encontre, l'affaire a fait grand bruit en Russie et la société civile s'est massivement mobilisée pour le soutenir.

Les autorités ont fait savoir que deux hauts responsables de la police avaient d'ores et déjà été limogés. La justice russe est désormais chargée d'évaluer «la légalité des actions des policiers qui ont interpellé» Ivan Golounov. 

«Le pouvoir a entendu la société», s'était félicité le site internet indépendant Meduza à l'annonce de la libération de son reporter de 36 ans, spécialisé dans les enquêtes sur la corruption. Celui-ci a promis de poursuivre son travail d'enquête pour déterminer les responsables de «l'opération» orchestrée contre lui.

Lire aussi : «Je suis Ivan Golounov»: trois quotidiens russes dédient leur Une au journaliste assigné à résidence