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Le Qatar, la Russie et la Syrie rejettent les conclusions de la ligue arabe sur l'Iran

Les conclusions des sommets arabes qui se sont tenus fin mai accablent l'Iran, notamment sur la question syrienne. Le Qatar, qui a participé à ce sommet, a rejeté ses conclusions. La Russie, la Syrie et l'Iran ont aussi exprimé leur désaccord.

Le Qatar a rejeté le 2 juin les conclusions des sommets auxquels il a participé la semaine dernière en Arabie saoudite sur l'escalade des tensions régionales avec l'Iran, affirmant que ces communiqués reflétaient la politique américaine en ce qui concerne l’Iran. Ces conclusions concernent notamment la question de l'influence iranienne en Syrie.

A l'occasion de ces sommets, Riyad a obtenu un soutien quasi unanime face à son grand rival iranien de la part de ses alliés arabes, réunis à l'occasion de trois sommets à La Mecque.

En ce qui concerne la Syrie, le communiqué final du sommet d'urgence de la Ligue arabe a dénoncé «l'ingérence iranienne» dans la crise syrienne et ses conséquences pour l'avenir de la Syrie, sa souveraineté, sa sécurité, son indépendance, son unité nationale et son intégrité territoriale. Les efforts déployés pour régler la crise syrienne conformément au contenu de la Convention de Genève 1 et des résolutions internationales.

«Le Qatar émet des réserves sur les sommets du Golfe et de la Ligue arabe car certaines dispositions sont contraires à la politique étrangère de Doha», a déclaré le ministre des Affaires étrangères qatari, le cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, à la chaîne de télévision al-Araby. «Les communiqués des sommets du Golfe et de la Ligue arabe avaient été préparés en avance et nous n'avons pas été consultés», a ajouté le chef de la diplomatie du Qatar.

La Syrie a également vigoureusement rejeté la déclaration finale de la ligue arabe sur l'influence iranienne. «La déclaration elle-même constitue une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de la Syrie», a déclaré le 31 mai une source officielle du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué à l'agence SANA.


La diplomatie syrienne a affirmé que la présence iranienne était légitime car organisée à la demande du gouvernement syrien et avait contribué à soutenir les efforts de la Syrie dans la lutte contre le terrorisme que certains des participants à ce sommet soutiennent.
Pointant sans la citer l'Arabie saoudite, la source officielle syrienne a regretté en revanche que le sommet de la ligue arabe ne condamne pas l'implication d'autres pays dans les affaires syriennes, sans légitimité ni légalité et apportent un soutien indéfectible sous diverses formes aux groupes terroristes prolongeant la crise en Syrie».

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Le président russe Vladimir Poutine s'est également inscrit en faux sur la question de l'implication iranienne en Syrie. «L’Iran, en coopération avec la Russie et la Turquie, a apporté une contribution considérable et beaucoup de choses positives», a-t-il déclaré.
«Je pense que, grâce à la position iranienne, à celle de la Turquie et de la Russie, nous avons réussi à faire beaucoup pour mettre fin à l'effusion de sang en Syrie. L'Iran a énormément contribué à ce dossier», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion avec les responsables des agences de presse internationales lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg le 6 juin.

L'Iran a pour sa part accusé l'Arabie saoudite de «semer la division» au Moyen-Orient.

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