Un article publié par le Wall Street Journal (WSJ), le 2 juin, avançait que le conglomérat militaro-industriel russe public Rostec avait réduit ses effectifs au Venezuela à «quelques dizaines» de conseillers militaires, alors que le quotidien, citant une source proche du ministère de la Défense russe, évoque la présence d’un millier de membres du personnel militaire russe sur place il y a quelques années.
«Aucun retrait de personnel», corrige Moscou
L’information du WSJ avait par ailleurs été relayée par le président américain Donald Trump sur Twitter. «La Russie nous a informé qu’elle avait retiré la plupart de son personnel au Venezuela», avait laconiquement affirmé le locataire de la Maison Blanche.
Le 4 juin, le Kremlin a officiellement démenti cette information par le biais de son porte-parole, Dmitri Peskov. «Selon toute vraisemblance, il s'agit d'une référence indirecte à des informations de presse car il n'y a eu aucun message officiel de la part de la Russie et il ne pouvait y en avoir», a-t-il déclaré aux journalistes.
«Il y a bien au Venezuela des spécialistes [russes], qui s'occupent de l'entretien de l'équipement militaire livré auparavant. Ce processus se déroule comme prévu et cela signifie que nous ne sommes au courant d'"aucun retrait de personnel"», a poursuivi le porte-parole.
Les entreprises russes démentent
Le service de presse de Rostec avait pour sa part réagi dès le 3 juin. «Les chiffres fournis dans l’article du WSJ ont été exagérés des dizaines de fois. Les effectifs de notre personnel restent les mêmes depuis de nombreuses années», a expliqué son service de presse. La société a ajouté qu’en plus de disposer d’une représentation permanente dans ce pays, elle envoyait «de temps en temps» des groupes de spécialistes chargés de l’entretien et de la réparation des équipements fournis par la Russie. «Récemment, nous avons achevé la maintenance d’un lot d’aéronefs», a fait valoir Rostec.
Rosoboronexport, l’agence chargée des exportations militaires russes, a pour sa part indiqué que Moscou et Caracas envisageaient d’intensifier leur coopération. Les entreprises «restent attachées au renforcement de la coopération avec le ministère de la Défense et les autres départements du gouvernement vénézuélien», a souligné l’exportateur.
Depuis janvier 2019, le Venezuela connait des troubles sociaux après que l'opposant soutenu par les Etats-Unis Juan Guaido s'est autoproclamé «président en exercice» au cours d’une manifestation tenue à Caracas. Ce dernier cherche à renverser le président Nicolas Maduro avec l’appui de militaires, sans succès, l'armée restant loyale au successeur de Hugo Chavez. Après plusieurs tentatives de coup d’Etat avortés, les deux parties devraient de retrouver à Oslo dans les semaines à venir afin d’entamer des pourparlers en vue d’une sortie de crise.