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Ambassade du Venezuela à Washington : l'évacuation des pro-Maduro exaspère les associations

Les militants pro-Maduro qui occupaient, depuis avril, l'ambassade du Venezuela dans la capitale américaine ont été mis dehors par la police. Les associations présentes sur place dénoncent une violation de la Convention de Vienne adoptée en 1961.

Les militants pro-Maduro, qui occupaient depuis la fin avril l’ambassade vénézuélienne à Washington, ont été délogés par la police américaine le 16 mai. Des clichés de l’arrestation, pris par la photographe indépendante Jeanette Cook, circulent sur son compte Instagram.

Carlos Vecchio, représentant du chef de file de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, a commenté sur Twitter la «libération» de l’ambassade, rendue possible selon lui «grâce à la lutte de la diaspora vénézuélienne».

L'édifice de quatre étages, situé dans la capitale américaine, était jusqu'alors le théâtre d'un bras de fer entre les opposants vénézuéliens anti-Maduro et des groupes d'extrême gauche. La situation avait dégénéré en un casse-tête diplomatique mais aussi juridique. Le bâtiment avait été vidé de ses occupants, le président Nicolas Maduro ayant rappelé tout son personnel diplomatique le 23 janvier dernier.

Action illégale en droit international

«Ce que nous constatons aujourd'hui est la violation la plus importante de la Convention de Vienne [de 1961 sur les relations diplomatiques]. Le fait que le département d'Etat soit entré par effraction dans une mission diplomatique protégée pour arrêter des militants pacifistes à l'intérieur [de l'ambassade] aura des répercussions dans le monde entier», s'est alarmé l'organisation CodePink, principal groupe d'occupants, dans un communiqué publié le 16 mai, qualifiant l'opération d'«illégale».

«Le droit international ne signifie rien pour l'empire américain. C'est absolument criminel !», a également affirmé CodePink sur Twitter.

L'objectif de l'occupation était d'éviter que «l'opposition vénézuélienne ne s'empare de l'édifice diplomatique appartenant au gouvernement élu».

Face à cette crise diplomatique, le représentant spécial américain pour la crise au Venezuela, Elliott Abrams, avait d'abord adopté une attitude prudente, rappelant que la chancellerie était un «territoire souverain vénézuélien». Malgré cette prise de position, les autorités américaines ont lancé, le 13 mai, le processus d'éviction des militants restés sur place, avec notification formelle.

Washington a renforcé ses sanctions contre le gouvernement de Nicolas Maduro mais dispose d'options limitées pour l'écarter du pouvoir, tant que celui-ci conservera l'appui de l'état-major des forces armées, malgré les tentatives répétées de Juan Guaido afin de s'emparer du pouvoir.

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