L'ambassade russe en Serbie a demandé ce 28 mai à ce que Mikhaïl Krasnoshchekov soit libéré par les autorités kosovares, après avoir appris qu'il avait été blessé pendant une opération de la police kosovare que Moscou a qualifiée de provocation.
«Scandalisé par la provocation des autorités de Pristina contre un citoyen russe membre du personnel de la MINUK, Mikhaïl Krasnoshchekov. Nous demandons sa libération immédiate et de traduire en justice tous les responsables de cet incident flagrant», a tweeté l'ambassadeur russe Alexander Chepurin. De son côté, la MINUK a annoncé qu'elle suivant la situation avec «grande préoccupation».
La force internationale menée par l'Otan (Kfor) a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait «seulement d'une opération de police» consécutive «à des mandats d'arrêt délivrés par un tribunal de Pristina en relation avec une enquête de corruption».
Les personnes arrêtées au cours de l'opération sont accusés de «contrebande» et de liens avec le «crime organisé», on ignore leur nombre exact. Quatre douaniers ont également été interpellés, selon leur administration.
Le torchon brûle entre Belgrade et Pristina
Le président du Kosovo Hashim Thaçi a reconnu qu'un citoyen russe avait été arrêté ce 28 mai par la police. Le chef d'Etat a toutefois précisé que l'homme détenu aurait été emprisonné pour avoir résisté aux actions des forces de l'ordre. Selon Hashim Thaçi, la police kosovare a mené une action pour lutter contre la criminalité dans le nord de la région.
De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic a mis toutes les unités des forces armées de son pays en état d'alerte.
Ancienne province serbe, le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance en 2008 qui n'est pas reconnue par Belgrade. Le Kosovo est reconnu par quelque 110 pays, dont la plupart des nations occidentales. Mais la Russie et la Chine notamment s'y opposent, ce qui lui ferme la porte de l'ONU.
120 000 Serbes vivent toujours au Kosovo, majoritairement peuplé d'Albanais, dans le nord et dans une dizaine d'enclaves.