«Aucune candidature» à la présidentielle du 4 juillet en Algérie n'a été déposée au Conseil constitutionnel, a affirmé le 26 mai le site d’information TSA tout comme la radio nationale, ce qui laisserait entrevoir un report du scrutin. Selon ce même média public, le Conseil constitutionnel doit statuer sur «cette situation inédite» lors d'une réunion le 26 mai. Il n'a pas fourni d'autres détails ni mentionné de source.
La date limite de dépôt des candidatures a officiellement expiré le 25 mai à minuit. TSA affirme qu'aucun candidat n’est parvenu à réunir le nombre de signatures nécessaires. Mais plusieurs autres médias commeEl Watanou encore que le journal gouvernemental El Moudjahid font état d'une candidature, celle d'un militaire à la retraite, Lakhdar Benzahia , un ex-militant du Front de libération national (FLN), le principal parti au pouvoir.
Sollicité par l'AFP, le Conseil constitutionnel n'était toujours pas joignable le 26 mai à la mi-journée.
Recueil de signatures difficile
L'Algérie est secouée depuis le 22 février par des manifestations massives déclenchées par la volonté du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat. Ce dernier a démissionné le 2 avril, mais les manifestants restent mobilisés, réclamant le départ de l'ensemble du «système» en place durant les deux décennies de pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika. Ils rejettent la tenue d'une élection présidentielle tant que cette revendication n'a pas été satisfaite. Ils réclament, avant tout scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable.
La collecte des signatures a été rendue difficile par le refus du mouvement populaire de cette élection et celui de plus de 400 maires d’encadrer le scrutin. Par ailleurs, deux des partis qui avaient annoncé leur intention de concourir se sont retirés de la course.
Aucune personnalité d'envergure n'a fait publiquement acte de candidature et aucun grand parti au pouvoir ou d'opposition n'a désigné de candidat. Le pouvoir actuel et son président par intérim Abdelkader Bensalah, désigné le 9 avril, ont affirmé «vouloir s'en tenir aux délais constitutionnels». Soit l'élection d'un nouveau chef de l'Etat dans les 90 jours suivant le début de l'intérim.