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Elections européennes : les pro-UE donnés en tête en Irlande

Selon des sondages dévoilés au soir du scrutin, les pro-UE seraient en tête en Irlande, qui votait pour les élections européennes le 24 mai. Une deuxième victoire pour ces derniers après leur succès aux Pays-Bas la veille.

Le parti pro-européen du Premier ministre irlandais Leo Varadkar était, selon des sondages, en tête des élections européennes organisées le 24 mai en Irlande comme en République tchèque, au lendemain d'un revers inattendu des eurosceptiques aux Pays-Bas. Les centristes du parti Fine Gael du Premier ministre irlandais étaient en tête dans deux des trois circonscriptions irlandaises, tandis que les verts remportaient Dublin avec 23% des suffrages, selon des sondages rendus publics au soir du scrutin.

Celui-ci a été dominé en Irlande par la question du Brexit, sujet d'inquiétude a fortiori depuis que le Premier ministre britannique Theresa May, usée par la saga de cette sortie de l'UE qu'elle n'a pas réussi à mettre en œuvre à la date prévue du 29 mars, a annoncé, le 24 mai, sa démission, effective au 7 juin. En votant vendredi à Dublin, Leo Varadkar a averti que le Brexit entrait dans une phase «très dangereuse», après la démission annoncée de Theresa May qui pourrait être remplacée par un «brexiter» plus dur.

La République tchèque a également voté le 24 mai, au deuxième jour de ces élections européennes qui attisent les ambitions des populistes à travers le continent. Si les prévisions tablent globalement sur une poussée des mouvements nationalistes et populistes lors du scrutin, qui se déroule entre jeudi et dimanche dans toute l'UE, la première journée de vote le 23 mai a réservé une surprise, aux Pays-Bas.

Les estimations - aucun résultat officiel ne peut être publié avant dimanche soir - placent en effet les travaillistes (PvdA) de Frans Timmermans, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, devant les libéraux (VVD) et les populistes (FvD). Ces derniers étaient attendus en force. «Continuez !», a lancé Frans Timmermans sur Twitter. «Nous pouvons le faire».

Les élections européennes ont également eu le 23 mai au Royaume-Uni, organisées en catastrophe après le report du divorce avec l'UE au 31 octobre au plus tard. Le 25 mai, ce sera au tour de la Lettonie, de Malte et de la Slovaquie de voter, les autres pays de l'UE se prononçant dimanche. Plus de 400 millions d'électeurs sont appelés à voter dans 28 pays pour élire 751 députés européens. Les résultats officiels seront publiés dimanche soir, après la clôture du scrutin à travers le continent.

La campagne se termine dans les pays de l'UE. Le 25 mai, la question climatique s'est invitée en Allemagne notamment, où 70 Youtubeurs vedettes allemands ont appelé à voter contre les partis de la coalition dirigée par Angela Merkel, qui mène une politique favorisant selon eux le réchauffement climatique.

Dans toute l'Europe, des milliers de jeunes ont séché les cours vendredi lors d'une grande journée de mobilisation pour placer le changement climatique au cœur des élections.

La chute de Theresa May

Au Royaume-Uni, c'est le Parti du Brexit de Nigel Farage, partisan d'une rupture sans concession avec Bruxelles, qui caracolait en tête des sondages, porté par la lassitude et la frustration des électeurs devant les atermoiements sur le Brexit. Theresa May a «politiquement mal évalué l'humeur du pays et de son parti» conservateur, a commenté Nigel Farage après la démission du Premier ministre. Tirant les leçons de son échec à faire adopter son accord de retrait conclu avec l'UE, Theresa May a jeté l'éponge le 24 mai, la voix brisée par l'émotion. Son Parti conservateur devrait choisir un successeur d'ici la fin juillet.

Suivi dans tous les pays européens, ce feuilleton intéressait tout particulièrement les Irlandais, dont le Royaume-Uni est le plus proche partenaire commercial, et qui craignent le retour d'une frontière physique avec l'Irlande du Nord, province britannique, en cas de Brexit «dur». La plupart des principaux partis politiques irlandais se sont fortement mobilisés pour renforcer la place de leur pays dans le projet européen, une manière d'atténuer les conséquences du Brexit pour l'économie irlandaise.

République tchèque : les populistes favoris

En République tchèque, seul pays où le scrutin est étalé sur deux jours, les bureaux de vote ouvrent de nouveau ce 25 mai. Le mouvement populiste ANO du Premier ministre tchèque, le milliardaire Andrej Babis, part favori malgré une vague de protestations antigouvernementales dans ce pays membre de l'UE depuis 2004. Des dizaines de milliers de Tchèques sont sortis récemment dans la rue pour exiger sa démission et celle de sa nouvelle ministre de la Justice, soupçonnée de vouloir freiner les poursuites contre lui.

Inculpé pour fraude présumée aux subventions européennes, Andrej Babis, 64 ans, fait également objet d'une enquête de l'UE sur un possible conflit d'intérêt entre ses activités politiques et ses affaires. Toutefois, ANO remporterait les élections européennes avec plus de 25% des voix devant le parti de droite ODS et le Parti pirate (14% chacun), selon un sondage de l'institut Median auprès plus de 2.100 personnes.

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