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Lavrov salue l'ouverture du dialogue avec Pompeo, malgré des points de divergence

A l'issue de leur entretien, les chefs de la diplomatie russe et américain s'expriment devant la presse, ce 14 mai, dans la ville russe de Sotchi. Ils ont notamment évoqué des sujets internationaux sensibles comme la Syrie, la Corée ou le Venezuela.

Sergueï Lavrov et Mike Pompeo s'expriment à l'occasion de la première visite officielle du chef de la diplomatie américaine en Russie. Le chef de la diplomatie russe a salué la discussion tenue à Sotchi (sud de la Russie) avec son homologue sur des sujets tels que la péninsule coréenne, la Syrie, le Venezuela ou l'Ukraine.

Accusations de collusion : de la «fiction»

Le ministre russe des Affaires étrangères a reconnu des relations «difficiles» entre les deux pays, évoquant notamment les sanctions américaines contre Moscou. Sergueï Lavrov a en outre qualifié de «fiction» les accusations d'ingérence russe dans les élections qui ont porté Donald Trump à la tête des Etats-Unis. «J'espère qu'après la récente publication du rapport Mueller [qui a permis de dissiper ces allégations] les passions vont se calmer et qu'il sera possible d'avancer pour mettre en place un dialogue professionnel entre nos pays».

Pour preuve de sa bonne foi, Sergueï Lavrov a fait savoir que la Russie réagirait positivement à une proposition de rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump.

Mike Pompeo a néanmoins fait plusieurs fois référence aux accusations d'ingérence envers Moscou, affirmant par exemple que Washington ne tolérerait pas d'ingérence dans le scrutin présidentiel de 2020.

Venezuela : une ingérence américaine ?

Le secrétaire d'Etat américain a pour sa part salué lui aussi l'ouverture de ce dialogue, mais a toutefois fait état de «désaccords», notamment sur le Venezuela. Il a rappelé que Washington souhaitait que Nicolas Maduro quitte le pouvoir, avant d'assurer qu'il s'opposait à toute forme d'ingérence dans ce pays. Il a en outre dit espérer que Moscou cesserait de soutenir le président élu. 

Sergueï Lavrov a pour sa part énuméré diverses tentatives de renverser des gouvernements, menées par Washington en Irak ou en Libye, estimant que cela n'avait rien apporté de bon et que ce constat valait donc également pour le Venezuela.

Tensions au Moyen-Orient

La question de l'Iran s'est également invitée lors de la conférence de presse, alors que, en plein regain de tensions avec Téhéran, Washington a décidé d'envoyer un navire de guerre et une batterie de missiles Patriot dans le Golfe arabo-persique. 

Sergueï Lavrov a ainsi dit espérer que les rumeurs faisant état de l'envoi par Washington de troupes au Moyen-Orient étaient dénuées de fondement. Mike Pompeo a de son côté assuré que les Etats-Unis ne souhaitaient par la guerre avec l'Iran.

Quelques instants plus tôt, Donald Trump avait démenti tout projet d'envoyer 120 000 soldats dans cette région pour contrer l'Iran, une hypothèse évoquée la veille par le New York Times.

«Est-ce que je le ferais ? Absolument. Mais nous ne l'avons pas planifié. Espérons que nous n'ayons pas à le planifier. Si nous devions le faire, nous enverrions beaucoup plus d'hommes que ça», a lancé le président américain devant des journalistes à la Maison Blanche.

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