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Accord sur le nucléaire iranien : Emmanuel Macron appelle à éviter l'«escalade»

Le dossier iranien s'est invité à un sommet sur l'avenir de l'UE post-Brexit, réuni en Roumanie. Les Européens ont rejeté l'ultimatum de Téhéran sur son programme nucléaire mais réaffirment leur espoir de sauver l'accord international de 2015.

Ce 9 mai, s'exprimant en marge du sommet européen en Roumanie, consacré à la question du Brexit, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué le dossier iranien. Le dirigeant a appelé à éviter l'«escalade». «Il faut maintenir [l'accord et] l'Iran doit rester dans cet accord», a-t-il encore déclaré à son arrivée au sommet informel, dans un climat de tension exacerbée entre Téhéran et Washington.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé la veille que Téhéran avait pris la décision de suspendre l’application de «certains» de ses «engagements» conclus dans le cadre de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA, acronyme anglais de Joint Comprehensive Plan of Action), ratifié en 2015 par les pays du P5+1 (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine et Etats-Unis). Cette décision a été notifiée officiellement aux ambassadeurs des pays concernés.

Dans un communiqué commun, les pays européens impliqués dans le dossier du nucléaire iranien, Allemagne, France et Royaume-Uni, ainsi que l'Union européenne ont rejeté le 9 mai «l'ultimatum» de l'Iran, qui leur a donné 60 jours avant de remettre en cause de nouveaux aspects de l'accord. «Nous rejetons tout ultimatum et nous évaluerons le respect par l'Iran de ses engagements en matière nucléaire», préviennent ces pays ainsi que la Haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Federica Mogherini.

Un an après le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien

Ratifié à Vienne en 2015, et validé par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, le JCPOA prévoyait une levée d’une partie des sanctions internationales visant la république islamique en échange de quoi celle-ci devait limiter son programme nucléaire. 

L'Iran s’était en outre engagé à ne jamais chercher à disposer de l’arme atomique. Le retrait des Etats-Unis de cet accord en mai 2018 avait entraîné le rétablissement des sanctions américaines. Les pays du JCPOA membres de l'Union européenne, mais aussi la Russie et la Chine, avait eux maintenu leur engagement dans l'accord.

Dans un communiqué officiel diffusé par l'agence de presse officielle Irna, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a affirmé que la nation perse cesserait désormais de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi comme elle s’y était engagée en 2015. Par ailleurs, Téhéran donne «60 jours» aux pays faisant encore partie du JCPOA pour «rendre opérationnels leurs engagements en particulier dans les secteurs pétrolier et bancaire», au risque de voir l’Iran renoncer à mettre en application ses autres engagements, toujours d’après le Conseil suprême de la sécurité nationale.

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