Au lendemain de l'élection de Volodymyr Zelensky, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev s'est voulu optimiste. «Il y a une chance d'amélioration de la coopération avec notre pays», a-t-il déclaré sur sa page Facebook ce 22 avril. Dmitri Medvedev est le premier haut responsable russe à réagir depuis la large victoire (73% des suffrages) de Volodymyr Zelensky, un comédien sans expérience en politique, face au président sortant, Petro Porochenko. Le Premier ministre russe a toutefois tempéré son propos, estimant n'avoir guère «d'illusions». «Nul doute que le nouveau chef de l'Etat utilisera la même rhétorique envers la Russie que celle utilisée durant sa campagne», a-t-il affirmé.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a pour sa part estimé : «En ce qui concerne les élections en Ukraine, il est pour le moment trop tôt pour évoquer [...] la possibilité d'un travail en commun. Il ne sera possible de juger qu'avec des cas spécifiques.»
Pourtant, le nouveau président ukrainien a, pendant la campagne électorale, pris des positions plus nuancées vis-à-vis de la Russie. A la différence de son adversaire qui avait fait le pari d'une rhétorique résolument antirusse et va-t-en guerre.
Volodymyr Zelensky doit surtout sa victoire de ce 21 avril à sa notoriété acquise à la télévision ukrainienne et sur les réseaux sociaux. Et lors de ses rares déclarations de politique étrangère, il s'est notamment déclaré confiant quant à la recherche d'une solution pacifique, diplomatique avant tout, au conflit dans le Donbass, où les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk continuent de faire face à l'armée régulière de Kiev.
Volodymyr Zelensky s'est également employé, en tant que candidat, à dépassionner la question de la Crimée, rattachée à la Fédération de Russie en mars 2014 après un référendum, sans pour autant renoncer à la fermeté. Le soir de son élection, à l'occasion de sa première prise de parole, il a fait part de sa volonté de «relancer» le processus de paix dans la région du Donbass (située à l'est de l'Ukraine), dans le cadre des accords de Minsk II signés en février 2015.
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