«De manière générale, le rapport ne contient toujours aucune preuve argumentée prouvant que la Russie serait intervenue dans le processus électoral aux Etats-Unis», a déclaré ce 19 avril aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, au lendemain de la publication du rapport Mueller. «Dès le début de cette enquête, nous avons dit que quoi que fassent les enquêteurs, ils ne trouveront aucune ingérence [...] car il n'y en a pas eu», a poursuivi Dmitri Peskov, soutenant que le rapport «confirm[ait]» cette analyse.
Le rapport Mueller soutient que «l'Etat russe s'est immiscé dans l'élection présidentielle de 2016 d'une façon systématique», dans un premier temps à travers une campagne sur les réseaux sociaux. Une accusation qui fait référence à l'inculpation de 13 Russes et trois entités russes pour ingérence dans les élections et le processus politique américains en février 2018. Tous les inculpés sont accusés de complot en vue de tromper les Etats-Unis, trois d'entre eux sont également suspectés de fraude bancaire et cinq autres de vol aggravé d'identité. Parmi les trois entités inculpées figurent l'Internet Research Agency, ONG basée en Russie et accusée dans certains médias d'être une «usine à trolls» sous contrôle du Kremlin, et deux autres entreprises.
Le rapport Mueller prend en outre comme vérité absolu que les mails du parti démocrate et d'un proche de Hillary Clinton qui ont été fournis à Wikileaks, sont issus d'un piratage réalisé par la Russie. Pourtant, les liens entre Moscou et WikiLeaks sont pour le moins hypothétiques. Aucune preuve tangible n'est à l'heure actuelle venue prouver leur existence. A l'origine de ces accusations, on retrouve les conclusions d'une enquête menée en 2016 par une entreprise privée embauchée par... le parti démocrate.
De son côté, s'il a toujours souhaité protéger ses sources, Julian Assange a toutefois laissé entendre lors d'une interview en août 2016 que Seth Rich – soutien de Bernie Sanders et membre du parti démocrate, qui a été assassiné – pouvait être cette fameuse source. Le Kremlin a pour sa part toujours démenti toute ingérence, mettant ces accusations sur le compte de luttes politiques internes à Washington.