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Pas d'ingérence russe selon le rapport Mueller : «Nous le disions depuis le début», déclare Poutine

Deux semaines après que le procureur spécial Robert Mueller a conclu, selon le ministre de la Justice américain, à l'absence de collusion de Donald Trump avec la Russie, le maître du Kremlin s'est exprimé sur le sujet.

Le président russe Vladimir Poutine a commenté ce 9 avril la conclusion attendue du rapport du procureur spécial américain sur les accusations de collusion avec la Russie contre l'équipe de campagne présidentielle de Donald Trump. «Nous disions depuis le début que la commission Mueller ne trouverait rien, personne ne le savait mieux que nous», a-t-il déclaré lors du Forum international de l'Arctique. Et d'asséner à propos de l'enquête, cité par l'agence Tass : «C'est une absurdité totale surtout destinée à l'opinion publique américaine et utilisée dans l'affrontement politique [entre Démocrates et Républicains].» «La montagne a accouché d'une souris», a-t-il encore ironisé.

C'est une absurdité totale surtout destinée à l'opinion publique américaine

Le 24 mars, dans un courrier transmis au Congrès américain, le ministre de la Justice Bill Barr publiait des extraits du fameux rapport, fruit d'une enquête de 22 mois visant le président américain mais qui n'a abouti à aucune preuve tangible de collusion. «Les investigations du procureur spécial n'ont pas déterminé que l'équipe de campagne Trump ou qui que ce soit d'associé à celle-ci se soit entendu ou coordonné avec la Russie dans ses efforts visant à influencer l'élection présidentielle américaine de 2016», conclut ainsi le document, qui doit être publié prochainement, comme l'a annoncé Bill Barr ce 9 avril.

Affrontements autour de la publication du rapport dans son intégralité

Insatisfaits du seul résumé du document, puisque Bill Barr, nommé par définition par Trump, n'est pas, selon eux, un observateur neutre, les chefs démocrates du Congrès américain avaient exigé que le rapport original soit publié. Sur l'autre volet de l'enquête dirigée par Robert Mueller concernant une possible entrave à la justice, le secrétaire d'Etat à la Justice concède toutefois, citant le procureur spécial : «Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l'exonère pas non plus.». Précisant cette double négation ambiguë, le secrétaire d'Etat a toutefois conclu que le document ne mentionnait aucun délit susceptible d'entraîner des poursuites judiciaires sur cette base.

Après une bataille au Sénat, où les Républicains (du même bord politique que Donald Trump) se sont opposé à la publication, Bill Barr a expliqué que ses équipes étaient en train de retirer les informations qui pourraient compromettre d'autres enquêtes, dévoiler des sources confidentielles ou nuire à la réputation d'acteurs «périphériques».

En février dernier, dans une autre enquête, la Commission du renseignement du Sénat américain, avait conclu à l'absence d'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016. La thèse d'un complot russe ne cesse de s'effilocher.

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