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Expulsion de l'ambassade d'Equateur à Londres : le jour J pour Assange ?

Julian Assange sera-t-il expulsé dans les heures qui viennent de l'ambassade équatorienne à Londres ? C'est ce qu'affirme Wikileaks, évoquant une «source haut placée». Quito dément, mais les caméras se pressent devant la représentation équatorienne.

WikiLeaks a fait savoir sur son compte Twitter que, selon une «source haut placée» du gouvernement équatorien, Julian Assange devrait être «expulsé» dans les «heures ou jours» qui viennent, en raison de la publication par ce site (fondé par Julian Assange) de photographies, vidéos et conversations privées du président équatorien Lenin Moreno.

Quito a dénoncé devant un rapporteur de l'ONU la diffusion de ces éléments par WikiLeaks, ainsi que sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook. Le portail web inapapers.org dénonce en effet des faits présumés de corruption attribués à Lenin Moreno, qui les a rejetés et a affirmé, sans donner de nom, en connaître l'origine.

L'Equateur a en outre refusé de répondre aux «rumeurs injurieuses» l'accusant de vouloir retirer l'asile accordé à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, en raison de la publication par ce site d'informations privées sur le président équatorien, a fait savoir le 4 avril une porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «[Quito] ne répond pas aux rumeurs, aux hypothèses et aux conjectures qui ne s'appuient sur aucun document», a-t-il rétorqué. Et de qualifier de «rumeurs sans fondement» les informations diffusées par WikiLeaks sur une expulsion de l'Australien de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il est réfugié depuis 2012 pour éviter une arrestation par les autorités britanniques.

Reclus à l'ambassade d'Equateur depuis 2012

Quito applique depuis octobre 2018 un protocole qui régule les visites, communications et conditions de salubrité dans l'ambassade, en réaction à ce que le gouvernement considère comme de constantes ingérences du fondateur de WikiLeaks dans les affaires internes de l'Equateur et d'autres pays. Le document précise que son non respect aboutirait à l'«interruption de l'asile».

Le président équatorien a également affirmé le 2 avril que son gouvernement continuait «à chercher une solution» concernant la situation de Julian Assange qui avait initialement demandé l'asile politique à l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter d'être extradé vers la Suède où il était accusé de viol présumé dans une affaire qui a depuis été classée. Mais le cybermilitant d'origine australienne, naturalisé équatorien en décembre 2017 et relus dans l'ambassade depuis 2012, est toujours visé par un mandat d'arrêt britannique pour violation des conditions de liberté surveillée dans cette même affaire suédoise.

En cas d'arrestation, Julian Assange craint d'être extradé vers les Etats-Unis et jugé pour la publication en 2010 de milliers de documents issus du département d'Etat américain et du Pentagone. Les médias du monde entier avaient repris ces documents confidentiels.

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