Ce 4 avril, le Congrès a adopté un texte qui exige du président Donald Trump qu'il cesse tout soutien militaire à la coalition saoudienne dans sa guerre au Yémen. Il s'agit d'un revers non négligeable pour le chef de l'Etat américain, qui devrait selon toute logique y opposer son veto.
La Chambre des représentants américaine, à majorité démocrate, a voté le texte (247 voix pour, contre 175) qu'avait déjà approuvé le Sénat, contrôlé par les républicains. En limitant les pouvoirs présidentiels en matière d'engagement dans des conflits à l'étranger, ce vote marque une première historique, particulièrement humiliante pour le président républicain compte tenu de sa majorité à la chambre haute.
Le fait que Donald Trump soit obligé de recourir à son droit de veto constitue en soi un revers politique considérable : le rare soutien de sénateurs des deux partis à un même texte s'explique en grande partie par la profonde colère provoquée au Congrès par l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en octobre 2018, par un commando de Riyad. La réaction jugée trop tiède de Donald Trump face au prince héritier Mohammed ben Salmane a notamment conduit des parlementaires des deux bords à s'unir.
Depuis 2015, le Yémen est le théâtre d'une guerre opposant les rebelles chiites houthis, qui contrôlent la capitale yéménite Sanaa et le port de Hodeida, à une coalition de pays arabes sous commandement saoudien et soutenue par les Etats-Unis qui défend le gouvernement réfugié à Aden et mène régulièrement des raids aériens sur le Yémen.
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