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Algérie : l'armée «soutient le peuple jusqu’à la satisfaction de ses revendications»

Une réunion présidée par le patron de l’armée algérienne Gaïd Salah s'est tenue ce 2 avril au ministère de la Défense. A l'issue de celle-ci, la grande muette a notamment jugé «irrévocable» la destitution d'Abdelaziz Bouteflika.

A l'issue d'une réunion tenue ce 2 avril au ministère de la Défense, l'armée a annoncé dans un communiqué qu'elle soutenait «le peuple jusqu’à la satisfaction de ses revendications». Son patron, le général Ahmed Gaïd Salah, y a notamment dénoncé «les conspirations abjectes, fomentés par une bande qui a fait de la fraude». Une allusion à peine voilée au cercle rapproché d'Abdelaziz Bouteflika.  

Et de renchérir : «Alors que le peuple algérien attendait avec impatience la satisfaction de ses revendications légitimes, parut en date du 1er avril un communiqué attribué au Président de la République, alors qu’en réalité il émanait d’entités non constitutionnelles et non habilitées, ayant trait à la prise de décisions importantes concernant la phase de transition».

Je suis avec le peuple et à ses côtés pour le meilleur et pour le pire

«J’ai confirmé à maintes fois qu’en ma qualité de moudjahid [ancien combattant] ayant lutté par le passé contre le colonialisme tyrannique et ayant vécu la souffrance du peuple en cette période difficile, je ne saurai me taire aujourd’hui sur les complots et les conspirations abjectes, fomentés par une bande qui a fait de la fraude, la malversation et la duplicité sa vocation. Aussi, je suis avec le peuple et à ses côtés pour le meilleur et pour le pire, comme je le fus par le passé, et je m’engage devant Allah et devant la patrie et le peuple que je n’épargnerai aucun effort à cette fin, quoi qu’il m’en coûtera», a ajouté Ahmed Gaïd Salah. 

En outre, l’armée a rejeté le communiqué de la présidence du 1er avril qui annonçait la démission d'Abdelaziz Bouteflika avant le 28 avril prochain, date théorique de la fin de son mandat. Jugeant la destitution du locataire du palais d'El Mouradia «irrévocable», elle a estimé que la résolution de la crise actuelle devait entre autres passer par la proclamation de l'article 102 de la Constitution. 

L'article en question stipule que «lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous les moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement.»

Si Ahmed Gaïd Salah avait assuré à plusieurs reprises que la grande muette n’interviendrait plus dans la vie politique algérienne, il avait réagi à plusieurs reprises à la situation politique dans laquelle se trouve le pays et ainsi pris ses distances avec le chef de l'Etat algérien. 

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