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Le Pentagone accorde un milliard de dollars pour la construction d'une portion du mur de Trump

Après un bras de fer épique avec le Congrès, Donald Trump ne baisse toujours pas les armes. Utilisant un article de la loi américaine contre le trafic de drogue, le Pentagone est habilité à subventionner une partie du projet, si cher au président.

Le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Patrick Shanahan, a annoncé le 25 mars avoir débloqué un milliard de dollars pour la construction d'une section du mur à la frontière avec le Mexique, une promesse de campagne du président Donald Trump.

Le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a demandé au Pentagone de construire un mur de 91 km de long dans la région de El Paso, au Texas. Le corps du génie de l'armée de Terre américaine est autorisé à se coordonner directement avec le DHS et les gardes-frontières pour entreprendre la planification et la mise en œuvre de ce projet. «A hauteur d'un milliard de dollars», a précisé le ministre de la Défense par intérim dans un communiqué.

Fait notable, Patrick Shanahan justifie cette dépense par la loi fédérale. Un paragraphe de l'article 10 du Code des Etats-Unis autorise en effet le ministère de la Défense à «construire des routes et des barrières et à installer des éclairages pour empêcher [...] le trafic de drogue transfrontalier». «J'ai décidé d'entreprendre [...] la construction d'un mur de 91 kilomètres de long et de 5,5 mètres de haut, de construire et de réparer les routes et d'installer des éclairages comme requis [par le DHS]», a encore détaillé Patrick Shanahan dans un communiqué.

Donald Trump semble déterminé à mener à bien son projet. Face au refus du Congrès de lui accorder le budget qu'il réclamait pour construire le mur frontalier, le président américain a déclenché le 15 février dernier une procédure d'urgence nationale qui lui permet de contourner les parlementaires afin de débloquer plus de huit milliards de dollars de financements. Cette mesure exceptionnelle a suscité un tollé chez les démocrates, mais aussi chez des élus de son camp, qui estiment que le président républicain outrepasse les pouvoirs présidentiels et crée un dangereux précédent.

Voir aussi : LE DEBRIEF DU DOC : USA, le mur de la discorde