Jeudi 14 mars
Le nouveau Premier ministre algérien, Noureddine Bedoui, a annoncé ce 14 mars à Alger qu'un gouvernement technocrate, qui sera nommé dans les tous prochains jours, entamerait dès sa mise en place les préparatifs de la conférence nationale inclusive annoncée par le président Abdelaziz Bouteflika. Il a en outre affirmé que l'exécutif nouerait le dialogue avec toutes les composantes de la société «sans exclusion» pour concrétiser «toutes les aspirations» du peuple algérien.
Il a assuré que ce gouvernement puiserait dans les «jeunes compétences, hommes et femmes» du pays et que son cap serait guidé par les revendications de la jeunesse.
Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre Noureddine Bedoui, Ramtane Lamamra, vice-Premier ministre, a affirmé que le gouvernement allait travailler à essayer de convaincre l'opposition : «Nous invitons l'opposition à faire partie de ce nouveau gouvernement», a-t-il déclaré.
Mercredi 13 mars
Au moins un millier de personnes, dont beaucoup d'enseignants et d'élèves, manifestent ce 13 mars au matin dans le centre d'Alger, selon un journaliste de l'AFP.
Selon le site TSA, une autre manifestation d'enseignants a lieu au même moment, à Bouira, au sud-est d'Alger. A Constantine également, dans l'est du pays, les magistrats manifestent devant la Cour de justice.
Mardi 12 mars
Invitée sur le plateau de RT France, Amina Afaf Chaieb, membre du comité stratégique du mouvement Ibtykar, a commenté la décision d’Abdelaziz Bouteflika de ne pas se présenter à un cinquième mandat et au report des élections présidentielles algériennes.
A Alger, de nombreux manifestants se sont rassemblés à la Grande-Poste, bâtiment emblématique du cœur de la capitale.
Plusieurs milliers d'étudiants manifestent dans le centre d'Alger ce 12 mars, pour dénoncer la «ruse», selon la une du quotidien algérien El Watan, du président Abdelaziz Bouteflika pour se maintenir au pouvoir. «Les étudiants résistent à la prolongation du quatrième mandat», scandent les manifestants, comme l'a constaté l'AFP.
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Des scènes de liesse ont eu lieu dans la soirée à Alger dans la foulée de l'annonce du renoncement du président algérien à briguer un 5e mandat.
Emmanuel Macron a salué ce 12 mars à Djibouti «la décision» du président algérien Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat et a appelé à «une transition d'une durée raisonnable».
«Je salue la décision du président Bouteflika, qui signe une nouvelle page» de l'histoire algérienne, a déclaré le chef de l'Etat français au cours d'une conférence de presse avec son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.
Le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra a assuré que les prochaines élections seraient «absolument libres naturellement», au vu des garanties apportées par les autorités. «Toutes les conditions donc seront réunies», a-t-il affirmé dans une interview à RFI.
«Il appartient maintenant aux femmes, aux hommes et surtout aux jeunes de ce pays de se hisser au diapason de cette responsabilité historique, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Je crois qu'ensemble nous bâtirons cet avenir», a-t-il ajouté.
Lundi 11 mars
Pour Djamel Guessoum, président de Canal France Algérie TV, le renoncement d'Abdelaziz Bouteflika est «un exploit inégalé [dans] toute la région MENA».
Malgré le renoncement d'Abdelaziz Bouteflika, les appels à maintenir les manifestations prévues à travers l'Algérie le 15 mars fleurissent sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes exigent le retrait immédiat du chef de l'Etat algérien.
Le cinéaste, dramaturge et essayiste Bernard-Henri Lévy a salué sur Twitter la fin d'une «indécente comédie, façon gérontocratie soviétique».
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a comparé la longévité d'Abdelaziz Bouteflika en politique à celle de Jean-Luc Mélenchon.
La télévision publique algérienne a diffusé ce 11 mars des images d'Abdelaziz Bouteflika en compagnie du nouveau Premier ministre Nouredine Bedoui et du vice-Premier ministre (et ministre des Affaires étrangères) Ramtane Lamamra.
Ian Brossat, adjoint communiste au maire de Paris, a vu dans le renoncement d'Abdelaziz Bouteflika «la preuve qu'un peuple debout peut arriver à ses fins».
Esther Benbassa, sénatrice écologiste (EELV), a salué «une première et magnifique victoire des Algériens et des Algériennes».
Benoît Hamon a réagi à l'annonce du président algérien ce 11 mars. «Je suis heureux que les Algériens par leur constance et leur force aient obtenu pacifiquement le renoncement d'Abdelaziz Bouteflika à briguer un nouveau mandat», a-t-il tweeté. Et d'ajouter : «Ce n'est qu'un début.»
Badis Khenissa, membre du parti d'opposition Talaie el Hourriat, a salué sur le plateau de RT France l'«abnégation» et la «détermination» du peuple algérien. «Néanmoins, j'invite à la prudence», a-t-il ajouté évoquant une «victoire en demi-teinte». Le président algérien, s'il renonce à briguer un cinquième mandat, reste en effet au pouvoir, l'élection présidentielle étant ajournée.
A la nuit tombée, la décision d'Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat a déclenché un concert de klaxons dans les rues d'Alger.
Le président algérien reste toutefois au pouvoir pour une période de transition qui doit voir la rédaction d'une nouvelle Constitution avant la fin 2019.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian «salue» la décision du président algérien Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat et de «prendre des mesures pour rénover le système politique algérien», dans un communiqué transmis à l'AFP.
«Au lendemain des grandes manifestations, qui se sont déroulées dans le calme et la dignité à travers toute l'Algérie, la France exprime l'espoir qu'une nouvelle dynamique à même de répondre aux aspirations profondes du peuple algérien puisse s'engager rapidement», ajoute le ministre dans son communiqué.
Le député européen RN Nicolas Bay a commenté dans une série de tweet la nouvelle dans la foulée de son intervention sur CNEWS.
Pour l'élu, le renoncement du président algérien «ouvre une période d’incertitude», dans un pays qui a fonctionné de façon «très peu démocratique ces dernières années». Le cadre du RN a par ailleurs pointé du doigt Abdelaziz Bouteflika, qualifié d'«héritier du FLN qui a entretenu une haine de la France».
Dans un autre tweet, il s'est inquiété d'une éventuelle tentative de prise de pouvoir par les islamistes encouru par le pays, ce qui aurait des conséquences selon lui «sur les flux migratoires».
Enfin, il a précisé que le gouvernement français «doit se garder de toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie».
«La France prend acte du renoncement du président Bouteflika», a déclaré le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. En direct sur LCP lors de l'annonce, il est le premier membre du gouvernement français à réagir.
«Je ne crois pas avoir beaucoup d'autres commentaires à faire. Les Algériens tiennent à ce qu'on respecte leur indépendance, leur souveraineté, ils ne veulent pas qu'on fasse de l'ingérence», a-t-il ajouté.
«Évidemment, la France suivra avec attention», a par ailleurs précisé le membre du gouvernement.
Jean-Luc Mélenchon a salué le renoncement du président algérien à briguer un 5e mandat.
«Chapeau le peuple algérien ! En France on devrait y réfléchir !», a commenté le président de la France insoumise sur Twitter.
Le député LFI Eric Coquerel a de son côté salué «la formidable et pacifique mobilisation citoyenne du peuple algérien».
Des scènes de liesse éclatent à Alger.
L'agence de presse APS a annoncé que Noureddine Bedoui, jusqu'ici ministre algérien de l'Intérieur, a été nommé lundi Premier ministre en remplacement d'Ahmed Ouyahia, particulièrement ciblé par les manifestants.
Noureddine Bedoui est chargé de former le nouveau gouvernement, selon l'APS. Il est nommé en même temps qu'un vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, nommé également ministre des Affaires étrangères, poste qu'il a déjà occupé entre 2013 et 2017.
Après deux semaines de contestation inédite en deux décennies, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a annoncé ce 11 mars qu'il renonçait à briguer un cinquième mandat. La tenue de l'élection présidentielle, initialement prévue pour le 18 avril, a été dans la foulée reportée sine die. Le gouvernement actuel va également faire l'objet d'un remaniement, tandis que le Premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté sa démission, d'après l'agence Reuters.
Un message à la nation publié par l'agence officielle APS, précise que la présidentielle aura lieu dans le prolongement d'une conférence nationale, dont l'objet serait de réformer le système politique. Il est également question d'élaborer un projet de Constitution avant la fin de l'année 2019. Celui-ci sera soumis à un référendum.