Dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, l'opposant vénézuélien Juan Guaido, autoproclamé président par intérim du pays, a appelé ce 7 mars l'Europe à intensifier ses sanctions financières à l'encontre du gouvernement de Nicolas Maduro, au lendemain de l'expulsion de l'ambassadeur d'Allemagne pour «ingérence».
Les pays européens «devraient renforcer les sanctions financières contre le régime», a-t-il estimé. «La communauté internationale doit empêcher que l'argent des Vénézuéliens ne soit utilisé à mauvais escient pour tuer les opposants au régime et les peuples autochtones», a-t-il ajouté.
Juan Guaido fait dans son pays l'objet d'une enquête pour «usurpation». Rentré dans son pays le 4 mars après l'avoir quitté le 22 février en dépit d’une interdiction judiciaire de sortie du territoire, il avait été reçu en chef d’Etat à Bogota, Rio, Buenos Aires, Lima et Quito, pays dont les gouvernements sont alignés sur les positions de Washington. Juan Guaido a vivement condamné la décision prise la veille par le président Maduro d'expulser l'ambassadeur d'Allemagne à Caracas, et a demandé à ce dernier «de rester» au Venezuela.
«Le Venezuela vit sous une dictature et cette manière de procéder constitue une menace pour l'Allemagne. Maduro occupe illégalement la présidence. Il n'est pas légitime pour déclarer un ambassadeur comme indésirable», a ajouté Juan Guaido qui n'a jamais été élu par le peuple vénézuélien et qui était un personnage totalement inconnu de la communauté internationale il y a encore deux mois. «Le régime ne menace pas seulement l'ambassadeur verbalement, son intégrité physique est également menacée», a-t-il lancé.
Accusé «d'ingérence dans les affaires intérieures» du pays, l'ambassadeur allemand Daniel Kriener a été déclaré persona non grata et prié de quitter le pays «dans les 48 heures» le 6 mars par la vice-présidence vénézuélienne. Le diplomate allemand s'était rendu le 4 mars à l'aéroport international de Caracas comme une douzaine d'autres diplomates occidentaux et latino-américains pour y accueillir Juan Guaido.