International

Le chef de la diplomatie vénézuélienne réclame une rencontre entre Trump et Maduro

Dans une intervention devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Jorge Arreaza, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, a plaidé pour une rencontre entre Donald Trump et Nicolas Maduro afin d'endiguer la crise que connaît son pays.

Proposant «une voie pour le dialogue», le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a réclamé, ce 27 février à l'ONU, une rencontre entre les présidents américain Donald Trump et vénézuélien Nicolas Maduro, dans le but de mettre un terme à la crise.

Dans un discours devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève, Jorge Arreaza a affirmé que Nicolas Maduro était «prêt au dialogue [...], même avec les Etats-Unis». «Pourquoi pas une rencontre entre le président Trump et le président Maduro ?», a-t-il lancé. 

Le chef de la diplomatie vénézuélienne a longuement dénoncé ce qu'il qualifie d'«agression» américaine contre son pays, ainsi que le blocus économique et le gel des avoirs vénézuéliens à l'étranger.  «Cet argent appartient au peuple vénézuélien, a dénoncé le ministre [...] Cela commence à devenir difficile. Le Conseil des droits humains devrait élever la voix contre ce blocus», a-t-il plaidé.

Le veille, le 26 février, Jorge Arreaza a participé à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Venezuela, à New York. Il a rappelé que le Conseil était garant du maintien de la paix dans le monde et n'avait pas pour vocation de faire la guerre ni même de l'approuver. «Ce Conseil pourra-t-il s'opposer à une intervention militaire contre mon pays ? Peut-il arrêter l'effort de guerre américain ?», avait demandé le ministre.

Le chef de la diplomatie vénézuélienne a en outre expliqué que les Etats-Unis s'ingéraient dans les affaires de son pays depuis «le premier jour où la révolution bolivarienne a pris le pouvoir». Il en a également profité pour dénoncer l'information donnée par des pays amis, faisant état d'une mobilisation de troupes militaires américaines dans les Caraïbes, comme de l'achat d'armes destinées à l'opposition vénézuélienne.

«Le coup d'Etat a échoué»

A l'instar de Nicoloas Maduro, Jorge Arreaza a accusé les Etats-Unis de vouloir envahir le Venezuela en prétextant distribuer de l'aide humanitaire. «La crise humanitaire est utilisée comme prétexte à une intervention militaire», a-t-il affirmé. Le ministre a assuré que les camions censés apporter de l'aide humanitaire au Venezuela contenaient en réalité du matériel (clous, barbelés...) pour construire des barricades. «Le coup d'Etat a échoué», a-t-il martelé.

Où sont les médias qui questionnent ou dénoncent les attaques contre nos forces armées nationales bolivarienne ? Apparemment, nous n'existons pas pour eux

Il a également commenté les violences à la frontière colombo-vénézuélienne, survenues la semaine dernière, dénonçant une opération visant à violer la souveraineté de son pays. Cette tentative supposée a été maîtrisée, selon lui, grâce à l'action des Forces armées nationales bolivariennes (FANB) et de la Police nationale bolivarienne. «Ils ont attaqué nos forces de l'ordre sous le parrainage de la police colombienne», a-t-il déploré, présentant des photos de ses assertions devant le Conseil de sécurité.

A cet égard, le ministre a encore dénoncé le traitement médiatique de ces violences : «Où sont les médias qui questionnent ou dénoncent les attaques contre nos forces armées nationales bolivariennes ? Apparemment, nous n'existons pas pour eux», a-t-il regretté.

Les Etats-Unis ont demandé un vote le 28 février du Conseil de sécurité de l'ONU sur un projet de résolution appelant à des élections présidentielles «libres, justes et crédibles» au Venezuela, selon des diplomates. La Russie présentera un autre projet visant à garantir la souveraineté du pays. «Nous exigeons que cessent les violations des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies et de respecter les frontières, la souveraineté et l’unité nationale du peuple vénézuélien conformément à la charte des Nations unies», a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia.

Lire aussi : Souveraineté contre ingérence ? A l'ONU, la Russie et les Etats-Unis s'opposent sur le Venezuela