«La Turquie ne peut pas devenir membre de l'Union européenne, il faut que cela soit clair», a jugé le 6 mars Manfred Weber, futur candidat du Parti populaire européen (PPE, centre droit) pour le poste de président de la Commission européenne après les élections du mois de mai.
«Si je deviens président de la Commission européenne, je donnerai instruction aux services à Bruxelles de mettre fin aux négociations avec la Turquie sur l'accession à l'Union européenne», a annoncé l'euro-député allemand lors d'une réunion des conservateurs allemands en Bavière.
Malgré cette volonté affichée de rompre unilatéralement un processus entamé en 2004 et actuellement au point mort, Manfred Weber a insisté sur la nécessité «d'avoir de bonnes relations avec la Turquie». «Tout le monde veut que nous collaborions étroitement», a-t-il reconnu.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait fait savoir au mois d'octobre qu'il envisageait d'organiser un référendum en Turquie sur le processus d'adhésion de son pays à l'Union européenne. Exaspéré par les réticences des Etats membres, Erdogan avait estimé que la lenteur de la procédure s'expliquait par les préjugés de ces derniers à l'égard des musulmans.
L'Union européenne a pour sa part dénoncé le 21 février le «climat de peur» créé par le pouvoir en Turquie en raison des peines de prison à vie requises contre le mécène Osman Kavala et des journalistes pour avoir soutenu les manifestations du «mouvement de Gezi» en 2013.
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