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Procès de la tuerie du musée juif : Mehdi Nemmouche affirme avoir été «piégé»

«Si c'était à changer, je changerais tout», assure Mehdi Nemmouche, qui comparaît à Bruxelles pour la tuerie du musée juif perpétrée en 2014. Après s'être muré dans le silence, il assure avoir été victime d'un piège.

Mehdi Nemmouche, accusé du quadruple assassinat commis le 24 mai 2014 au musée juif de Bruxelles, a réaffirmé son innocence, assurant avoir été «piégé», le 4 mars au moment de la dernière parole accordée aux accusés avant la suspension des débats.

«Mesdames et messieurs les jurés, j'ai été piégé, maître Courtoy vous a expliqué les raisons pour lesquelles je me suis tu depuis le début», a déclaré le djihadiste français de 33 ans. «Ce n'est pas une attitude irrespectueuse de ma part, je n'ai vraiment pas cherché à être licencieux», a-t-il ajouté. Et d'enchaîner, énigmatique : «Si c'était à changer, je changerais tout.»

«Voilà je vous remercie d'avoir été attentifs durant ces deux mois», a-t-il conclu. Après avoir fait valoir son droit au silence pendant les quatre années de l'enquête, l'accusé avait promis de s'expliquer devant la cour d'assises.

«Il ne restera pas muet, il fournira des explications», avait assuré à l'AFP un de ses avocats, Henri Laquay, le 20 décembre en marge d'une audience préliminaire. En définitive, Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste radicalisé en prison et passé par la Syrie, n'aura cessé pendant les huit semaines d'audience de repousser les questions de la présidente, promettant de répondre «plus tard». Les avocats des parties civiles disaient ne plus rien attendre de lui. 

En affirmant avoir été piégé, Mehdi Nemmouche se calque sur la thèse longuement développée par son avocat Sébastien Courtoy lors de sa plaidoirie la semaine précédente. A en croire ce dernier, son client n'est pas le tueur du musée. Il aurait été «piégé» par de supposés agents de services étrangers (iraniens ou libanais), désireux de l'impliquer dans «une exécution ciblée d'agents du Mossad», les services secrets israéliens. 

L'argument vise les époux israéliens Miriam et Emmanuel Riva, les deux premières des quatre personnes abattues de sang-froid en moins d'une minute et demie le 24 mai 2014. La thèse, qualifiée de «délirante» par les parties civiles, n'a été étayée par aucun élément concret.

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