Un rapport publié par l'ONU le 24 février révèle que 3 804 civils ont perdu la vie en Afghanistan au cours de l’année 2018. Selon la mission de l'ONU en Afghanistan (MANUA) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, ce chiffre a augmenté de 11% par rapport à 2017.
Selon cette même source, les Taliban, Daesh et les divers groupes armés sont respectivement responsables de 63%, 20% et 6% des morts et blessés. 24% sont des victimes collatérales des forces pro-gouvernementales (14% des forces armées afghanes et 6% de la coalition internationale sous commandement de l’OTAN).
«C'est la première fois que les opérations aériennes se traduisent par la mort de plus de 500 civils», souligne le rapport qui tient la coalition internationale responsable de 393 décès et l’armée de l’aire afghane de 118 décès. Pour la seule année 2018, «à peu près le même nombre de civils sont morts des suites de bombardements que les années 2014, 2015 et 2016 combinées».
L'aviation américaine, qui soutient l'armée de l'air afghane, a considérablement intensifié ses frappes aériennes en 2018. Selon le Centre de commandement de l'US Air force, 7 362 missiles et drones ont visé les positions ennemies, soit près du double de l'année précédente, déjà record.
Le chef de la MANUA, Tadamichi Yamamoto, a qualifié «d'inacceptables» les conclusions de ce rapport et appelé «toutes les parties à prendre des mesures additionnelles immédiates pour mettre un terme à l'escalade dans le nombre de civils meurtris et de vies détruites».