«Y'en a marre, y'en a marre de ce pouvoir» : pendant plus d’une heure, des centaines de manifestants ont investi ce 17 février la place de la République à Paris afin de protester contre la nouvelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême. En dépit de son état de santé, le président algérien a officialisé le 10 février son intention de briguer un cinquième mandat à travers un message à la nation diffusé par l’agence de presse officielle APS.
Interrogé par le site d’information algérien Interlignes, Yahia Ouaret, auteur de l’appel à manifester lancé sur Facebook, a dénoncé la situation politique du pays : «J’espère qu’on pourra bâtir une Algérie meilleure loin de ce système [politique] qui pourrit la vie des Algériens. Le problème n’est pas [Abdelaziz] Bouteflika, c’est un tout un système qui est derrière [lui] et qui doit laisser la place aux jeunes.»
Les opposants au cinquième mandat multiplient les démonstrations de force
Depuis l’officialisation sa candidature à l'élection présidentielle, les mouvements de protestation contre un cinquième mandat du chef de l’Etat algérien se sont multipliés à travers le pays. La dernière en date a été organisée le 16 février à Kherrata, une localité située à environ 300 kilomètres d'Alger. «Non au cinquième mandat de la honte», pouvait-on lire sur une large banderole brandie par les manifestants.
Abdelaziz Bouteflika, affaibli par un AVC survenu en 2013, tente d’occuper tant bien que mal l’espace médiatique. En réponse aux accusations sur son inaptitude à gérer les affaires du pays, le président algérien a multiplié les rencontres avec les responsables étrangers.
De courtes séquences vidéos le montrant en train d’échanger brièvement avec ses hôtes viennent ponctuellement agrémenter les journaux de la télévision publique afin de dissiper le sentiment de vacance du pouvoir. Une preuve irréfutable que le chef de l’Etat algérien est à la barre pour ses partisans, une mise en scène trompeuse selon ses opposants.