«Une Europe unifiée n'a toujours pas été construite», a déclaré le 16 février le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors de l'intervention qu'il a tenue durant la conférence de Munich – forum annuel consacré aux questions de sécurité internationale. Le ministre russe des affaires étrangères a estimé que l'Europe se contentait à la place de «jouer les suiveurs» derrière Washington et sa politique atlantiste.
«Pendant que les Européens se sont fait entraîner dans une impasse avec la Russie, qui a coûté des milliards à cause de la prise de sanctions [antirusses] qui leur a été imposée outre-Atlantique, le monde a continué de changer», a analysé Sergueï Lavrov, faisant référence aux sanctions occidentales prises contre la Russie dans le cadre du dossier criméen de 2014.
La maison européenne a besoin d'une rénovation majeure
Pour se relever, «la maison européenne a besoin d'une rénovation majeure», a poursuivi celui qui dirige la diplomatie russe depuis 2004. Selon lui, «l'équilibre des pouvoirs est en train de changer, principalement en raison de la montée en puissance de l'Asie-Pacifique». Malgré ce qu'il a pointé comme étant une spéculation généralisée, il a affirmé que la Russie ne cherchait pas à saper l'Union européenne (UE), expliquant au contraire la préférer «forte, indépendante, ouverte».
Sergueï Lavrov a également considéré que la lutte de l'UE pour son indépendance en termes de défense, sous la forme d'une armée européenne, correspondait à «un développement naturel et positif pour le renforcement d'un monde multipolaire».
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