International

«Une politique criminelle de sabotage» : le Venezuela affirme avoir été victime d'une cyberattaque

A la suite d'un piratage, des messages en faveur de Juan Guaido sont apparus sur les sites des représentations diplomatiques de Buenos Aires et Mexico. Caracas dénonce «une politique criminelle de sabotage» visant à déstabiliser Nicolas Maduro.

Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a dénoncé le 7 février des cyberattaques contre les sites web de ses ambassades au Mexique et en Argentine, où des messages ont été publiés, déclarant faussement que les deux missions avaient décidé de reconnaître l'opposant pro-américain Juan Guaido. Le ministère a estimé que «le piratage» de ces sites web constituait «une politique criminelle de sabotage», dont l'objectif est d'attaquer le pouvoir du président Maduro.

Plusieurs heures durant, un faux communiqué serait ainsi apparu sur la page web de l'ambassade à Buenos Aires au nom du chargé d'affaires vénézuélien en Argentine, Juan José Valero, stipulant que ce dernier, «conformément aux décisions d'autres diplomates vénézuéliens dans la région», reconnaissait le Parlement «comme unique organe légitime» du Venezuela.

Le Parlement est la seule institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition au président socialiste Nicolas Maduro, et son président, Juan Guaido, s'est autoproclamé le 23 janvier «président par intérim» du pays. Une décision unilatérale qui divise fortement la communauté internationale : si certains Etats, Washington en tête, ont décidé de reconnaître Juan Guaido, d'autres, à l'image de la Russie ou du Mexique, estiment que Nicolas Maduro demeure le président légitime.

Dans cette situation de crise, l'ambassadrice au Mexique Maria Lourdes Urbaneja a immédiatement et fermement démenti ce faux communiqué, condamnant la cyberattaque contre la mission qu'elle dirige. Dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de son ambassade, elle a proclamé son «absolue loyauté» au président Nicolas Maduro.

Selon les médias vénézuéliens, cités par l'AFP, de faux messages de ce genre ont aussi été envoyés sur les pages web des représentations du pays au Brésil, au Canada, en Colombie, en Russie, en Uruguay, au Guatemala, en Italie, en Egypte et au Costa Rica.

Lire aussi : «S'ils veulent aider, qu'ils mettent fin aux sanctions» : le Venezuela refuse l'aide humanitaire