Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a mis en garde les Etats-Unis ce 24 janvier contre une intervention miliaire au Venezuela, qui serait «catastrophique». Estimant que Washington, en compagnie d'autres pays, avait «intensifié» la pression sur Caracas avec «divers prétextes», Sergueï Lavrov a expliqué que le Venezuela était le «partenaire stratégique» de Moscou. La Russie «soutient et soutiendra» le Venezuela, a-t-il poursuivi.
Alors que le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a exhorté «tous les acteurs» à «faire baisser les tensions et à s'engager dans le dialogue politique» afin de «lutter contre la crise», le ministre russe des Affaires étrangères a fait savoir que la Russie continuerait de «protéger la souveraineté du Venezuela» et le «principe de non-ingérence dans ses affaires intérieures». La coopération économique «dans divers domaines» se poursuivra, a-t-il encore précisé.
L'ingérence étrangère destructrice, en particulier dans la situation actuelle, extrêmement tendue, est inacceptable et est une voie directe vers l'arbitraire et le bain de sang
Pour Sergueï Lavrov, le «comportement de Etats-Unis au Venezuela est une nouvelle démonstration de leur mépris total des normes et principes du droit international». Il a appelé les leaders de l'opposition à ne pas «devenir des pions dans le jeu d'échec de quelqu'un d'autre.»
Le Venezuela n'a pas sollicité l'aide militaire russe, selon le Kremlin
Alors que l'Union européenne a appelé à des «élections libres», celui qui dirige la diplomatie russe depuis près de 15 ans a estimé que la crise avait atteint «un niveau dangereux». En effet, selon lui, «l'ingérence étrangère destructrice, en particulier dans la situation actuelle, extrêmement tendue, est inacceptable et est une voie directe vers l'arbitraire et le bain de sang». L'opération américaine ne serait motivée que par une seule chose, «l'envie de se débarrasser d'un gouvernement indésirable».
L'opposant pro-américain Juan Guaido s'est autoproclamé «président par intérim» du Venezuela. Donald Trump lui a apporté son soutien. Nicolas Maduro a annoncé que le pays rompait ses relations avec Washington.
Le Kremlin a fait savoir ce même jour, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, qu'il n'avait pour l'instant pas reçu de demande d'aide militaire de la part de Caracas. Commentant les déclarations américaines au sujet d'une éventuelle intervention armée, la Russie a dénoncé une «tentative d'usurper le pouvoir» en s'inquiétant des «paroles dangereuses» de Washington. Estimant que Nicolas Maduro était le «président légitime du Venezuela», le porte-parole du Kremlin a dénoncé une ingérence étrangère «inacceptable».
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