Selon la police, au moins quatre personnes sont mortes au cours de troubles survenus dans la nuit au Venezuela, où des manifestations pour et contre le gouvernement sont attendues ce 23 janvier, deux jours après une tentative ratée de putsch militaire.
Trois personnes sont mortes au cours de pillages à Ciudad Bolivar, dans le sud-est de l'Etat de Bolivar, frontalier avec le Brésil, selon la police. L'une des victimes est un homme de 30 ans. Un mineur de 16 ans a également été tué lors d'un rassemblement dans le quartier populaire de Catia, dans l'ouest de Caracas.
Une statue de l'ancien président socialiste Hugo Chavez (1999-2013) a aussi été incendiée dans la nuit par plusieurs dizaines de manifestants dans la ville de San Felix, également située dans l'Etat de Bolivar. Des images relayées sur les réseaux sociaux par une correspondante du quotidien El Nacional montrent la statue en feu.
Des manifestations qui s'annoncent tendues
L'opposition et les partisans du gouvernement sont invités à défiler dans les rues du pays le 23 janvier. Les opposants au président socialiste sont appelés à se mobiliser pour réclamer l'installation d'un «gouvernement de transition» en vue de l'organisation de nouvelles élections.
Juan Guaido, le président du Parlement contrôlé par l'opposition, avait appelé le 11 janvier, au lendemain de l'investiture de Nicolas Maduro pour un deuxième mandat qu'il conteste, à une «grande mobilisation dans tous les coins du Venezuela». «L'unique transition au Venezuela est celle vers le socialisme», a rétorqué le 22 janvier Diosdado Cabello, le président de l'Assemblée constituante, qui a appelé les partisans du gouvernement à manifester en nombre dans différentes régions du pays.
Ces manifestations s'annoncent pour le moins tendues. Le ministre de la Communication du Venezuela, Jorge Rodriguez, a accusé le 22 janvier le vice-président américain Mike Pence d'avoir ordonné à des «terroristes» de provoquer des violences durant la manifestation de l'opposition afin de déstabiliser le gouvernement vénézuélien. Selon le ministre, les 27 militaires arrêtés ce 21 janvier après s'être soulevés contre le président vénézuélien, ont remis à des militants de l'opposition une partie des armes dérobées «pour que soient perpétrées des violences, qu'il y ait des blessés et des morts pendant la manifestation».
Le 22 janvier également, le président vénézuélien Nicolas Maduro avait accusé le gouvernement américain d'avoir ordonné «un coup d'Etat fasciste» et a exigé une «révision totale» de ses relations avec les Etats-Unis.
Lire aussi : Venezuela : Nicolas Maduro investi pour un deuxième mandat de six ans