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Brexit : pour Macron, le référendum était «manipulé de l'extérieur»

Alors qu'il s'adressait à plusieurs maires français, Emmanuel Macron a réagi à l'annonce du rejet, par le Parlement britannique, du projet d'accord pour le Brexit, détaillant les différentes options qu'il estimait probables pour la suite.

La pression est du côté du Royaume-Uni après le rejet de l'accord de Brexit par le Parlement britannique : c'est ce qu'a estimé le président Emmanuel Macron lors d'un débat avec des maires le 15 janvier dans l'Eure.

Emmanuel Macron a décrit les trois «options» qui s'offrent selon lui aux Britanniques. «Première option : ils vont faire le no-deal, donc ils disent : il n'y a pas d'accord. Ca fait peur à tout le monde. Les premiers perdants de ça, ce sont les Britanniques. Donc dans ce contexte-là ils vont devoir, sans qu'il y ait de période de transition, de toute façon renégocier une relation future», a-t-il dit.

Mais «il faudra de toute façon qu'on négocie avec eux une période transitoire parce que les Britanniques, ils peuvent pas se permettre de plus avoir un avion qui décolle ou qui atterrit chez eux, et leurs supermarchés, à 70%, ils sont approvisionnés par ce qui vient de l'Europe continentale», a ajouté Emmanuel Macron.

«Deuxième option, ils disent : on va essayer, à mon avis c'est ce qu'ils vont faire, je les connais un peu, d'améliorer ce qu'on peut obtenir des Européens et on va revenir faire le vote», a poursuivi le président. «Je n'y crois pas tellement, parce qu'on était au bout de ce qu'on pouvait faire dans l'accord, et on va pas, pour essayer de régler un problème de politique intérieure britannique, ne pas défendre les intérêts des Européens», a-t-il développé.

«Il y a une troisième option qui est de nous dire (et à mon avis ils vont commencer par la deuxième et ça finira par la troisième, on prend les paris, je prends mes risques) ils vont dire : au fond, on va prendre plus de temps, donc ils vont demander à avoir un plus grand délai pour renégocier quelque chose.»

Cela nous dit aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer

«Peut-être qu'ils vont enjamber les élections européennes pour essayer de trouver quelque chose d'autre. Ca crée beaucoup d'incertitude et d'inquiétude mais dites bien à vos pêcheurs que je serai toujours derrière eux. [...] Parce que c'est le choix du peuple souverain britannique, je le respecte, mais pas le choix du peuple souverain français», a poursuivi Emmanuel Macron.

Alors qu'il est confronté à la crise inédite des Gilets jaunes, nombreux à réclamer l'instauration d'un référendum d'initiative populaire, Emmanuel Macron a jugé que le Brexit «nous di[sait] aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer» – une allusion à peine voilée aux revendications de certains Gilets jaunes qui réclament l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC).

«C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infox, où on a dit tout et n'importe quoi et maintenant on dit "débrouillez-vous" et, bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu'ils ont choisi, c'est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en œuvre un truc qui n'existe pas», a-t-il conclu.