Mercredi 16 janvier
Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a exigé du gouvernement britannique d'«éliminer la perspective d'un retrait de l'Union européenne sans accord».
Theresa May a également annoncé désirer rencontrer les dirigeants des partis d'opposition dès le 16 janvier au soir : «Je voudrais inviter les dirigeants des partis représentés au parlement à me rencontrer individuellement et je souhaite lancer ces rencontres dès ce soir».
Le Premier ministre Theresa May a annoncé dans la foulée qu'elle présenterait un nouveau texte le 21 janvier.
A la Chambre des communes, la motion de censure a été rejetée par les députés britanniques. 306 députés ont voté pour, 325 contre. La motion de défiance contre le gouvernement de Theresa May avait été déposée le 15 janvier par Jeremy Corbyn.
Au lendemain du rejet massif de l'accord sur le Brexit par les députés britanniques, l'Assemblée a adopté définitivement ce 16 janvier, le projet de loi préparant la France à toute forme que prendrait la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne. Il s'agit notamment de parer à un Brexit sans accord. Le texte de loi doit être soumis au Sénat le lendemain 17 janvier.
Le Parlement britannique va débattre de la motion de censure contre le chef du gouvernement, Theresa May, après sa déroute sur l'accord de Brexit
Déposée par le Labour, elle sera soumise au vote autour de 19h, mais a peu de chance d'aboutir, le Parti conservateur de Theresa May et son allié le petit parti unioniste nord-irlandais DUP serrant les rangs derrière elle. Ils disposent ensemble de la majorité absolue.
Les conséquences pour les banques commerciales d'une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'Union européenne seraient «gérables» selon le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.
«Si on devait être dans la situation la plus défavorable, c'est-à-dire celle du "no deal", nous avons étudié précisément avec la Banque d'Angleterre les conséquences sur la sécurité financière et les établissements financiers» européens, a détaillé le gouverneur devant la commission des Finances du Sénat.
La Russie ne «se frotte pas les mains» après le rejet massif de l'accord sur le Brexit par les députés britanniques, qui augmente les chances d'un «no deal» : c'est ce qu'a assuré Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, ajoutant souhaiter une UE «unie» et «forte».
«Nous n'allons rien dire et ne disons rien sur le Brexit, même si certains disent et écrivent constamment que la Russie se frotte les mains et jubile. Rien de tout ça», a déclaré le chef de la diplomatie russe au cours de sa conférence de presse annuelle.
«Nous avons encore le temps de négocier», a déclaré Angela Merkel. La Chancelière allemande se montre sensiblement plus optimiste qu'Emmanuel Macron. La veille, le président français avait en effet déclaré, au sujet de l'aboutissement d'éventuelles négociations : «Je n'ycrois pas tellement, parce qu'on était au bout de ce qu'on pouvait faire dans l'accord.»
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a appelé les entreprises françaises à se préparer au «»pire scénario», au lendemain du rejet par le Parlement britannique de l'accord entre Londres et Bruxelles sur le Brexit.
«Le vote d'hier soir ajoute de l'incertitude à l'incertitude», a affirmé M. Roux de Bézieux, cité dans un communiqué. «Face au Brexit, la seule urgence pour nous est d'accélérer la préparation des entreprises au pire scénario, même si le pire n'est pas sûr», a-t-il ajouté.
Un report de la date du 29 mars pour le Brexit est «juridiquement et techniquement possible» si les Britanniques le demandent, a assuré la ministre française chargée des affaires européennes, Nathalie Loiseau.
«Au moment où on en parle, ce n'est qu'une hypothèse, puisque madame May ne l'a jamais demandé, ni personne de son entourage», a-t-elle cependant nuancé sur la radio France Inter.
«Jamais le risque d'un no deal n'a paru aussi élevé», a averti le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, devant les eurodéputés à Strasbourg, au lendemain du rejet de l'accord par le parlement britannique.
«Notre résolution reste d'éviter un tel scénario mais nous avons la responsabilité d'être lucides. C'est la raison pour laquelle, de notre côté, nous allons intensifier nos efforts pour être préparés à cette éventualité», a-t-il dit.
L'Irlande a annoncé le 15 janvier au soir intensifier ses préparatifs pour un Brexit sans accord, après le rejet massif par le Parlement britannique de l'accord de sortie négocié avec Bruxelles.
«De manière regrettable, le résultat du vote de ce soir accroît le risque d'un Brexit désordonné. En conséquence, le gouvernement va continuer à intensifier des préparatifs pour un tel résultat», a déclaré dans un communiqué le gouvernement de Dublin, qui a appelé Londres à faire des propositions pour «résoudre cette impasse».
Emmanuel Macron a réagi au rejet de l'accord, affirmant : «La pression est plutôt chez [les Britanniques].» Evoquant les trois options qui se présentent désormais aux Britanniques, le dirigeant français a tenté un parallèle, semblant vouloir dissuader les Gilets jaunes de réclamer davantage de démocratie directe. «[Le Brexit] nous dit aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer», a-t-il lancé.
Il a encore jugé : «C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infox [aussi appelées fake news], où on a dit tout et n'importe quoi et maintenant on dit : "Débrouillez-vous". Et, bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu'ils ont choisi, c'est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en œuvre un truc qui n'existe pas.»
Theresa May, qui a exclu de démissionner, a jusqu'au 20 janvier pour annoncer un plan B qu'elle s'est engagée à venir présenter devant le Parlement.
S'exprimant à l'issue du vote des députés, Theresa May s'est dite prête à aborder les futures discussions de manière «constructive», et a réaffirmé sa volonté de voir le Royaume-Uni sortir de l'Union européenne «avec un accord» à la date prévue, le 29 mars à minuit.
Mardi 15 janvier
Le président du Conseil européen, qui représente les Etats membres de l'Union, Donald Tusk, a appelé à une «solution positive» après le rejet de l'accord par les députés britanniques.
«Si un accord est impossible, et que personne ne veut un non-accord, alors qui aura finalement le courage de dire quelle est la seule solution positive ?», a demandé Donald Tusk, premier dirigeant européen à s'exprimer après le vote, dans un tweet.
Le vice-chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré sur Twitter qu'il s'agissait d'«un jour amer pour l'Europe». «Un Brexit dur est la pire de toutes les possibilités pour l'UE, mais surtout pour le Royaume-Uni», a-t-il poursuivi.
L'AFP a fait savoir qu'un haut responsable européen a affirmé le 15 janvier que les 27 pays restants dans l'UE allaient «rester unis».
L'eurodéputé, ancien leader du parti UKIP et ex-chef de file des pro-Brexit Nigel Farage estime qu'«il s'agit d'un échec catastrophique du leadership de Theresa May». «Si elle a le sens de l'honneur, elle démissionnera», ajoute-t-il.
Avant la défaite, un porte-parole de Theresa May avait affirmé que «le Premier ministre était déterminé à mettre en œuvre le vote des Britanniques en faveur d'un départ de l'UE», excluant l'idée d'une démission.
Le leader de La France insoumise a réagi positivement après le rejet par la chambre des Communes de l'accord sur le Brexit. «Le pire accord de libre-échange jamais accepté par la France vient d'être battu au Parlement anglais», déclare-t-il. «Pas de regrets», conclut-il sur Twitter.
Le rejet par le parlement britannique de l'accord négocié sur le Brexit a accru le risque d'un divorce sans accord, a mis en garde le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué le 15 janvier.
«J'appelle le Royaume-Uni à clarifier ses intentions dès que possible, le temps est presque écoulé», a déclaré le président de l'exécutif européen, juste après le vote britannique.
La livre britannique se reprenait face à l'euro et au dollar le 15 janvier après le rejet largement anticipé d'un vote sur le Brexit par les députés britanniques, et après la prise de parole du Premier ministre Theresa May.
Vers 19h50, la livre sterling s'échangeait à 89,11 pence pour un euro contre 89,57 pence juste avant la publication du résultat du vote, et contre 89,15 pence le 14 janvier à la clôture. Face à la monnaie américaine, la livre valait 1,2787 dollar contre 1,2704 dollar juste avant le résultat du vote et 1,2864 dollar le 14 janvier à la clôture.
Le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a présenté le 15 janvier au soir une motion de censure contre le gouvernement conservateur de Theresa May après le rejet massif par les députés de l'accord de Brexit qu'elle a négocié avec Bruxelles.
«J'ai introduit une motion de censure contre ce gouvernement», a déclaré Jeremy Corbyn, qualifiant de défaite «catastrophique» pour le gouvernement le résultat du vote.
Par 432 voix contre 202, la chambre des Communes du Royaume-Uni a rejeté le 15 janvier l'accord de Brexit négocié par le Premier ministre Theresa May avec Bruxelles, dans un vote crucial pour l'avenir du Royaume-Uni, à deux mois et demi de la date prévue de sa sortie de l'Union européenne, à savoir le 29 mars 2019.