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«On ne connaît rien à son sujet» : Poutine s'émeut du sort d'une Russe emprisonnée aux Etats-Unis

Arrêtée en juillet et accusée par la justice américaine d'être une «agente» d'un gouvernement étranger, Maria Boutina risque 15 ans de prison. Vladimir Poutine a fait part de son incompréhension face aux accusations qui pèsent sur la jeune femme.

«Cette malheureuse jeune femme, notre Boutina, est en prison», a commenté le 11 décembre Vladimir Poutine devant le Conseil présidentiel russe pour la société civile et les droits de l'homme, ajoutant : «Elle risque 15 ans de privation de liberté. Pour quelle raison ?».

Arrêtée aux Etats-Unis en juillet dernier – à la veille d'un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki – Maria Boutina est accusée d'avoir agi «en tant qu'agente d'un responsable de gouvernement étranger». Selon l'acte d'accusation, la citoyenne russe est accusée d'avoir «infiltré des organisations [politiques] en vue de promouvoir les intérêts de la Fédération de Russie».

Comment appeler cela ? Inventer d'avance des choses qui méritent 15 ans

«On ne connaît rien à son sujet», a-t-il souligné, cité par l'agence Tass. «La seule que l'on sait d'elle, c'est qu'elle travaillait pour un adjoint quelconque au Conseil de la Fédération de Russie. C'est tout. Pourquoi donc va-t-on la condamner à 15 ans, comment appeler cela ? Inventer d'avance des choses qui méritent 15 ans», a encore déploré le président russe, alors que Maria Boutina a décidé de plaider coupable, ce qui permet aux Etats-Unis d'espérer une peine moins lourde.

Les enquêteurs lui reprochent en outre de s'être livrée à ces activités sans s'être enregistrée en tant qu'agent étranger auprès du département américain de la Justice, comme l'exige une loi datant de 1938, la Foreign Agent Registration Act (FARA). Cette loi, qui visait alors la propagande nazie, a été réactivée dans le cadre de la campagne antirusse lancée après la victoire de Donald Trump en novembre 2016.

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