International

Budget français : l'Union européenne ne peut pas «faire semblant de rien» tance Matteo Salvini

Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a mis en garde Bruxelles ce 12 décembre contre tout traitement différent de son pays et de la France concernant les règles de déficit maximum prévues par l'Union européenne.

L'Union européenne ne peut pas «faire semblant de rien devant les demandes milliardaires» du président français Emmanuel Macron, a estimé ce 12 décembre le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, dont le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec Bruxelles sur son propre budget.

Alors qu'une nouvelle «réunion de travail» est prévue ce même jour entre le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, Matteo Salvini, en déplacement en Israël, s'est dit à nouveau «optimiste».

Je refuse d'imaginer qu'on fasse semblant de rien devant les demandes milliardaires qui arrivent d'un Macron en difficulté évidente et qu'on s'en prenne aux poches des Italiens

«J'ai confiance qu'une solution sera trouvée. Nous, les Italiens, nous avons trouvé la solution. J'ai confiance dans le bon sens de Bruxelles», a ainsi déclaré l'homme fort du gouvernement transalpin à la presse à la sortie d'une visite du Saint Sépulcre.

«Et je refuse d'imaginer qu'on fasse semblant de rien devant les demandes milliardaires qui arrivent d'un Macron en difficulté évidente et qu'on s'en prenne aux poches des Italiens. Ce serait vraiment la fin de cette Union européenne», a-t-il prévenu. La veille, l'autre vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, avait estimé que les mesures annoncées par Emmanuel Macron risquaient de créer «un problème» à Bruxelles «si les règles sont les mêmes pour tous».

«Les situations sont totalement différentes», explique Pierre Moscovici

«Si en France les règles sur le rapport déficit/PIB sont les mêmes que pour l'Italie, alors il est clair et évident que là aussi je m'attends à ce que la Commission ouvre une procédure» pour déficit excessif, a expliqué Luigi Di Maio.

Dans une interview au journal Le Parisien ce 12 décembre, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé qu'un déficit budgétaire français supérieur à 3% du PIB était «envisageable» de façon «limitée, temporaire et exceptionnelle».

Il a cependant rejeté l'idée d'un traitement plus favorable de la France par rapport à l'Italie, dont la proposition de budget pour 2019 – qui prévoit un déficit à 2,4% – a été rejetée par Bruxelles en raison du poids de la dette publique. La comparaison avec l'Italie «est tentante mais erronée car les situations sont totalement différentes», a insisté Pierre Moscovici.

Lire aussi : Budget de l'Italie : traité de marchand de tapis par Moscovici, Salvini s'offusque et réplique