France

Selon Moscovici, Bruxelles suit «avec attention» l'impact sur le déficit des mesures de Macron

Le Commissaire européen à l'Economie, Pierre Moscovici, a fait savoir ce 11 décembre que l'exécutif européen, «en contact constant avec les autorités françaises», suivrait «avec attention l'impact des annonces faites par le président» français.

Toujours prompte à brandir le martinet envers les pays qui ne respectent pas la «règle des 3%», la Commission européenne n'a pas fait d'exception pour la France. Elle «suivra avec attention l'impact des annonces» faites par Emmanuel Macron sur le déficit français et leurs modalités de financement, selon les propos tenus à l'AFP ce 11 décembre par le commissaire européen à l'Economie, Pierre Moscovici.

Nous sommes en contact constant avec les autorités françaises

«Nous sommes en contact constant avec les autorités françaises», a précisé l'ancien ministre français des Finances, après les mesures annoncées la veille par le président de la République pour répondre à la crise des Gilets jaunes. Interrogé par l'AFP dans un couloir du parlement européen à Strasbourg, il s'est en revanche refusé à en dire davantage. Les mesures annoncées par Emmanuel Macron, sous la pression du malaise social exprimé par le mouvement des Gilets jaunes, coûtera «entre 8 et 10 milliards», a chiffré le même jour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

Creuser le déficit public de manière «strictement temporaire», confirme Richard Ferrand

La question est désormais de savoir si la France pourra encore respecter la fameuse règle européenne d'un déficit public inférieur à 3% du PIB. Dans le projet de budget initial français, qui doit être adopté avant la fin de l'année, le gouvernement avait prévu un déficit public de 2,8% du produit intérieur brut, en légère hausse par rapport à 2018 (2,6% attendus).

L'objectif des 3%, règle d'or édictée par Bruxelles, est désormais impossible à tenir selon l'aveu même du président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, pour qui la France va devoir «sans doute creuser le déficit» public, de manière «strictement temporaire». Interrogé sur RTL, il a néanmoins assuré que la France serait revenu sous les 3% avant 2020, bien que, selon Les Echos, la France puisse dorénavant terminer l'année 2019 avec un déficit de 3,5% du PIB en 2020.

Ce même jour, le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, a fait savoir que le déficit français allait poser problème «si les règles sont les mêmes pour tous».

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