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Syrie : Washington pointe du doigt Moscou dans la mise en scène d'une attaque chimique présumée

Près de deux semaines après que l'agence syrienne Sana a fait état d'une attaque chimique présumée à Alep, les Etats-Unis ont affirmé détenir des informations prouvant l'implication de Moscou et de Damas dans sa mise en scène.

Dans un communiqué publié ce 7 décembre, le département d'Etat américain a évoqué l'attaque chimique présumée du 24 novembre dernier, pointant directement du doigt Moscou et Damas. Washington a ainsi déclaré que la Syrie et la Russie avaient «accusé à tort l'opposition et des groupes extrémistes d'avoir mené une attaque au chlore dans le nord-ouest d'Alep.» Une accusation que «les Etats-Unis rejettent catégoriquement», affirmant avoir «des informations crédibles indiquant que les forces pro-régime ont probablement utilisé des gaz lacrymogènes à l'encontre de civils à Alep.»

Allant plus loin, le département d'Etat américain a annoncé «avoir des informations indiquant que la Russie et le personnel syrien ont été impliquées dans cet incident», ajoutant «croire que les deux pays se sont servis [de cet événement] comme une opportunité pour ébranler la confiance dans le cessez-le-feu à Idleb».

Ces déclarations interviennent près de deux semaines après que l'agence syrienne Sana, citant des sources médicales, a fait état le 24 novembre en fin de soirée d'une attaque de roquettes contre Alep menée, selon elle, par «groupes rebelles et djihadistes» au cours de laquelle des gaz toxiques auraient été utilisés. 

«Une tentative de saboter le processus de normalisation de la vie en Syrie»

Le ministère des Affaires étrangères syriennes avait réagi à ces informations dès le lendemain, soutenant dans un communiqué sur son site : «Cette attaque terroriste résulte de la facilitation, par certains pays, de la livraison de substances chimiques aux groupes terroristes en vue d'utiliser ces dernières contre le peuple syrien et d'accuser par la suite les autorités syriennes.»

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, avait quant à elle déclaré que le bombardement d'Alep avait été perpétré par «des terroristes et des combattants depuis des territoires placés sous leur contrôle». La voix de la diplomatie russe avait qualifié cette opération de «tentative de saboter le processus de normalisation de la vie en Syrie» à laquelle la «communauté internationale» était tenue de réagir.

Le 25 novembre, l'armée russe avait ciblé des positions des groupes rebelles qu'elle accuse être à l'origine de l'attaque chimique menée contre Alep. «Toutes les cibles ont été détruites», avait alors précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, ajoutant que l'armée russe avait visé des «groupes terroristes» se trouvant dans la zone tampon d'Idleb, contrôlée par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham.

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