Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le coût total des dépenses des Etats-Unis liées à la guerre s'élève à plus de 5 900 milliards de dollars, selon une étude publiée le 14 novembre par l’Institut Watson pour les affaires publiques et internationales de l'Université Brown.
Un montant faramineux, calculé dans cette étude annuelle intitulée «Costs of War» («Les coûts de la Guerre») en prenant en compte les dépenses directes en opérations militaires, mais aussi les coûts indirects liés aux conflits, tels que la prise en charge des vétérans. Les auteurs de l'étude notent qu'en incluant le coût des conséquences de ces guerres, l'estimation diffère considérablement de celle du Pentagone, qui se limite à prendre en compte les dépenses effectives dans ses zones d'intervention à l'étranger.
Et pourtant, sur cette seule base, Washington a déjà de quoi faire monter la facture, étant impliqué dans des opérations de lutte contre le terrorisme dans pas moins de 76 pays, soit 39% des Etats du monde, selon l'Institut.
Un demi-million de morts
Si le coût financier est considérable, le bilan humain est quant à lui immense. D'après cette étude, entre 480 000 et 507 000 personnes ont été tuées dans les opérations menées par les Etats-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan sur cette période. Les auteurs de l'étude estiment par ailleurs qu'il faut y ajouter les victimes indirectes des conflits – dont il est difficile d'évaluer le nombre exact – qui subissent les conséquences à long terme de la guerre. Enfin, ces opérations «se sont accompagnées de violations des droits de l'Homme et des libertés civiles, aux Etats-Unis et à l'étranger», précise l'Institut.
En conclusion, l'étude met en lumière le manque de résultats concrets de ces guerres compte tenu des sommes engagées, prenant notamment en exemple l'impasse dans laquelle se trouve l'Afghanistan. Une fois n'est pas coutume, un général américain était d'ailleurs allé dans le même sens que cette étude début novembre, soutenant que la guerre en Afghanistan ne pouvait pas être «gagnée militairement», et que la seule solution était une sortie politique de crise.
«Une transparence accrue et l'élaboration d'une stratégie globale visant à mettre fin aux guerres et à traiter d'autres priorités urgentes en matière de sécurité nationale serviraient mieux le public», juge, sans équivoque, l’Institut Watson.