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Yémen : 149 morts dont sept civils dans des combats à Hodeida

En 24 heures, les combats pour le contrôle de la ville portuaire stratégique de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, ont fait au moins 149 morts. Les rebelles houthis opposent une farouche résistance à la progression des forces pro-gouvernementales.

Au moins 110 rebelles, 32 loyalistes et sept civils ont été tués ces dernières 24 heures dans des affrontements, dont certains se déroulent dans des quartiers résidentiels, dans la ville portuaire stratégique de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, selon des sources sources militaires et hospitalières.

Des combats particulièrement meurtriers qui ont commencé le 11 novembre continuent de faire rage ce 12 novembre au moment où Washington et Londres renforcent leurs pressions sur l'Arabie saoudite pour que la coalition qu'elle commande dans ce pays cesse rapidement les hostilités.

Les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, opposent une farouche résistance à la progression des forces pro-gouvernementales appuyées par l'Arabie saoudite, selon une source militaire. Une source de la coalition anti-rebelles a en outre fait savoir que les Houthis avaient repoussé une de leurs offensives en direction du port.

La coalition a de son côté visé les rebelles avec de multiples frappes aériennes, selon des sources militaires.

Dans la nuit, des corps carbonisés ont été amenés à l'hôpital militaire Al-Alfi, contrôlé par les rebelles depuis 2014, selon des sources de cet établissement.

Hodeida, grande ville de la côte occidentale du Yémen sur la mer Rouge, revêt une importance stratégique car c'est le point d'entrée de plus des trois-quarts des importations et de l'aide humanitaire internationale dans ce pays en guerre.

L'offensive des forces pro-gouvernementales sur Hodeida avait été lancée en juin, mais elle s'est nettement intensifiée depuis le 1er novembre avec, pour l'heure, un bilan d'au moins 592 morts dont 460 rebelles, 125 pro-gouvernementaux et 7 civils, selon des sources militaires et des médecins.

Pompeo et Hunt montent au créneau

Tour à tour, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et son homologue britannique Jeremy Hunt ont estimé que le temps de la négociation était venu.

Lors d'un entretien le 11 novembre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, également ministre de la Défense, Mike Pompeo a explicitement appelé à «la fin des hostilités» au Yémen, demandant que «toutes les parties viennent à la table pour négocier une solution pacifique au conflit».

L'administration américaine de Donald Trump, sous la pression du Congrès, a confirmé l'annonce le 10 novembre par Ryad que la coalition sous commandement saoudien au Yémen allait désormais effectuer elle-même le ravitaillement en vol de ses avions, assuré jusqu'ici par les Etats-Unis.

De son côté, Jeremy Hunt a évoqué le coût humain «incalculable» du conflit yéménite, estimant que sa résolution devait passer par une solution «politique». Le ministre britannique, qui doit être reçu ce 12 novembre en Arabie saoudite, est favorable à une «nouvelle action» au Conseil de sécurité pour soutenir les efforts du médiateur de l'ONU au Yémen Martin Griffiths qui cherche à organiser un nouveau round de négociations «d'ici la fin de l'année».

Inquiétudes pour les civils

Les Houthis ont positionné des snipers sur les toits des bâtiments et ont posé de nombreuses mines pour freiner l'avancée de leurs adversaires, tandis que des avions de combat et des hélicoptères d'attaque de la coalition sous commandement saoudien pilonnent régulièrement les positions rebelles.

Paradoxe de la situation, le port de Hodeida, situé dans le nord de la ville, est «jusqu'à présent ouvert» et opère «normalement», selon son directeur adjoint Yahya Sharafeddine.

De son côté, Hervé Verhoosel, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré que les combats n'avaient pas affecté jusqu'ici les opérations du PAM.

«Bien que ciblés par plus de 50 obus ces derniers jours, les silos du port sont intacts et nous n'avons apparemment rien perdu de notre stock de plus de 50 000 tonnes de blé», a-t-il dit.

Le Yémen est le théâtre de la pire crise humanitaire au monde, rappelle régulièrement l'ONU, qui précise que 14 millions de civils sont en situation de pré-famine.

«La situation est vraiment mauvaise», a déclaré à l'AFP Mariam Aldogani, coordinatrice des opérations de terrain de l'organisation humanitaire Save the Children à Hodeida. «Il y a beaucoup de peur parmi les habitants» et les installations médicales «reçoivent un nombre croissant de civils blessés», a-t-elle dit.

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