Les militaires russes se préparent à des exercices de tirs de missiles qui auront lieu du 1er au 3 novembre dans les eaux internationales bordant la Norvège, où a lieu l'exercice «Trident Juncture 18» de l’OTAN. 50 000 troupes, 10 000 véhicules, 250 avions et 65 navires d'une trentaine de pays participent à ces manœuvres, les plus grandes de l'Alliance depuis la guerre froide.
«[Les militaires russes] opéreront dans les eaux internationales et nous ont prévenus selon les usages», a expliqué le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg. «Nous avons été informés la semaine dernière de la programmation de tirs de missiles russes au-delà des côtes», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse le 30 octobre. «La Russie dispose de forces significatives, de forces navales dans la région, et ils y exercent souvent leurs capacités maritimes au large des côtes norvégiennes», a-t-il ajouté.
L’Alliance atlantique annonce toutefois qu'elle surveillera «de près» les essais et qu'elle attend des Russes qu’ils agissent de manière «professionnelle», selon les propos tenus par Jens Stoltenberg.
Mais ces propos du secrétaire général de l’OTAN n’ont pas réussi à apaiser les angoisses d’autres responsables de l’organisation transatlantique. Jedrzej Tomczak, le conseiller politique de la délégation polonaise de l'OTAN a tiré la sonnette d’alarme, qualifiant les essais d'«escalade délibérée», tout en assurant de la nature «défensive» des exercices de l’OTAN. «La Russie a tout à fait le droit de le faire. Mais ne nous y trompons pas. Cela démontre clairement une attitude et des intentions», a-t-il publié sur Twitter.
Moscou, pour sa part, a qualifié d'«agressifs» les exercices militaires tenus de manière répétée à ses frontières par l'OTAN, estimant qu'ils portaient atteinte à la sécurité dans la région.
Cette démonstration de force militaire est clairement anti-russe
Un communiqué du ministère des Affaires étrangères russes, publié le 25 octobre, s'est plaint des conséquences de cette opération : «Malgré les tentatives maladroites des représentants de l’alliance de qualifier ces activités militaires de défensives, cette démonstration de force militaire est clairement anti-russe.»
«Cela affecte de manière négative la sécurité des pays voisins et ne conduira qu’à la détérioration de la situation politico-militaire [de la région]», pouvait-on encore lire dans le texte.