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Syrie : un avion américain contrôlait les drones qui ont attaqué Hmeimim, selon Moscou

Les drones qui ont attaqué la base russe de Hmeimim en Syrie début janvier étaient contrôlés par un avion de surveillance américain P-8 Poseidon, selon le Kremlin, qui a fait part de sa vive inquiétude à ce sujet.

Le Kremlin a fait part de son inquiétude après la publication d'un rapport du ministère de la Défense russe, selon lequel les drones qui ont attaqué la base russe de Hmeimim en Syrie début janvier étaient contrôlés par un avion de surveillance américain. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé que l'armée avait analysé toutes les données disponibles et en avait conclu que l'attaque avait été dirigée depuis un P-8 Poseidon américain. «C'est sans aucun doute un rapport très inquiétant», a confié Dmitri Peskov.

Le Kremlin a fait cette déclaration alors que le général Alexandre Fomine, vice-ministre de la Défense, évoquait cette attaque lors du forum Xiangshan, une conférence sur la défense et la sécurité qui se tient du 24 au 26 octobre à Pékin. Selon le général, cité par l'agence Tass, treize véhicules aériens sans pilote (UAV) se sont approchés de la base de Hmeimim au moment où le Poseidon patrouillait au-dessus de la Méditerranée. Lorsque la Russie a activé ses contre-mesures électroniques, les drones ont poursuivi leur mission en mode manuel.

Selon Alexander Fomine, les drones n'étaient à ce moment-là pas pilotés «par un paysan», mais bien par «un P-8 Poseidon standard et bien équipé». Le responsable russe a expliqué que les 13 drones se sont dans un premier temps éloignés, ont reçu de nouveaux ordres, puis de l’aide par satellite pour «trouver les soi-disant faiblesses [des défenses russes] à travers lesquelles ils ont commencé à attaquer». Ils ont finalement été abattus par des missiles sol-air de la défense russe.

Le Kremlin a fait savoir que le ministère de la Défense fournirait tous les détails supplémentaires sur cette attaque, et que le président Vladimir Poutine pourrait évoquer la question avec son homologue américain Donald Trump lors d'une prochaine rencontre.

Durant la nuit du 6 au 7 janvier, des drones ont pris pour cible plusieurs sites militaires russes en Syrie, dont la base de Hmeimim. Dès le 9 janvier, l'armée russe avait expliqué être étonnée par la technicité de l'opération ainsi que la présence d'un avion de surveillance américain a proximité. Le Pentagone avait alors réfuté les allégations russes par la voix de son porte-parole Adrian Rankin-Galloway, qui avait soutenu que les dispositifs et technologies utilisés lors de l'attaque «pouvaient facilement être obtenus en vente libre».

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