«C'est un bon premier pas. C'est un grand pas», a fait savoir Donald Trump le 19 octobre après que Riyad a reconnu que le journaliste Jamal Khashoggi, critique de la famille royale, était décédé à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul et annoncé avoir procédé à 18 arrestations.
«Encore une fois, il est tôt, nous n'avons pas fini notre évaluation ou enquête mais je pense qu'il s'agit d'un pas très important», a poursuivi le président américain, se référant aux révélations saoudiennes. Interrogé dans l'Arizona avant un meeting de campagne par un journaliste qui lui demandait s'il jugeait la version de Riyad «crédible», le président n'a pas hésité à lui répondre : «Oui, oui.»
Donald Trump a toutefois noté que «quelques questions» restaient à élucider et qu'il se pencherait avec le Congrès sur la meilleure façon de répondre à ce problème. «Nous voulons voir. Nous enquêtons en ce moment. Nous avons beaucoup de gens qui travaillent là-dessus [...] et nous avons d'autres pays qui travaillent dessus, comme vous le savez. C'est un problème très sérieux», a-t-il avancé. «L'Arabie saoudite est un excellent allié, mais ce qui est arrivé est inacceptable», a déclaré le président américain, qui avait menacé Riyad il y a quelques jours seulement de conséquences «très graves» si son implication dans la disparition du journaliste était avérée.
Trop tôt pour parler de sanctions
Des conséquences qui ne devraient toutefois pas concerner les accords commerciaux faramineux passés entre les deux pays : «Je préférerais qu'en représailles, nous n'annulions pas l'équivalent de 110 milliards de dollars de travail, ce qui représente 600 000 emplois.» Quant à d'éventuelles sanctions contre Riyad, le locataire de la Maison Blanche a dit qu'il était «trop tôt pour en parler». «[L'Arabie saoudite] est un grand allié au Moyen Orient. Nous avons besoin d'eux pour contrebalancer l'Iran», a-t-il fait valoir, cité par Reuters.
«Ce n'est pas la situation la plus simple dans laquelle se trouver», a conclu Donald Trump, exprimant l’espoir que la situation allait «se résoudre». Le locataire de la Maison Blanche a précisé qu'il appellerait le prince héritier Mohammed ben Salmane pour avoir plus de détails sur cette affaire, et que Riyad lui avait déjà promis un «rapport complet» sur ce qui était arrivé à Jamal Khashoggi.
L'Arabie saoudite a reconnu le 19 octobre que le journaliste saoudien, qui écrivait notamment pour le Washington Post, avait été tué à l'intérieur de son consulat à Istanbul. Elle affirme qu'il a péri après une rixe et impute la responsabilité de sa mort à un responsable du renseignement saoudien. Riyad a également annoncé que 18 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l'enquête saoudienne.
Cet aveu saoudien vient confirmer une partie des accusations portées par des responsables turcs anonymes au cours des deux dernières semaines. Mais le royaume réfute les plus sordides, à savoir, comme le rapportait le site Middle East Eye, que Jamal Khashoggi aurait été découpé vivant par un médecin légiste.