«Cet éditorial saisit parfaitement son engagement et sa passion pour la liberté dans le monde arabe. Une liberté pour laquelle il a apparemment donné sa vie.» C'est ainsi que le Washington Post a présenté sur son site, le 18 octobre, ce qu'il a désigné comme étant la dernière tribune de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique envers le pouvoir de Riyad, porté disparu depuis le 2 octobre.
Le quotidien américain a expliqué avoir reçu le document le 3 octobre, au lendemain de la disparition de Jamal Khashoggi, après que celui-ci avait pénétré dans le consulat saoudien d'Istanbul.
Assurant avoir retardé la publication de cette tribune, le Washington Post a expliqué avoir espéré, dans un premier temps, le retour du journaliste.
Une tribune contre l'omerta du monde arabe
Dans le texte publié par le Washington Post, Jamal Khashoggi s'applique à dénoncer l'état de la liberté de la presse au sein du monde arabe. Le journaliste saoudien écrit notamment : «Le monde arabe fait face à sa propre version du rideau de fer, imposée non pas par des acteurs extérieurs mais par des forces intérieures avides de pouvoir.» Ainsi, selon le texte publié par le média américain, face aux «gouvernements nationalistes qui répandent la haine à travers leur propagande», Jamal Khashoggi suggère notamment la création d'un «forum international indépendant [dans lequel] les gens ordinaires pourraient dénoncer les problèmes structurels de leur société».
Affirmant avoir recoupé l'information auprès de deux sources différentes, CNN déclarait le 15 octobre que Riyad pourrait reconnaître la mort de Jamal Khashoggi. Le journaliste saoudien pourrait avoir perdu la vie après un interrogatoire qui aurait mal tourné au consulat saoudien d'Istanbul.