Ministre italien de l'Intérieur et vice-président du Conseil, le souverainiste Matteo Salvini était de nouveau à Moscou ce 17 octobre, avec le même message : les sanctions économiques prises contre Moscou depuis le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014 sont, selon lui, «une folie».
«Je viens parce que je suis convaincu que les sanctions sont une folie économique, sociale et culturelle», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec la communauté d'affaires russo-italienne. «Il n'est pas normal que je sois ici avec vous un mercredi après-midi. La normalité serait que vous soyez dans vos entreprises et que je sois avec mon homologue russe en train de parler d'anti-terrorisme, de cyber-sécurité, etc.», a déploré Matteo Salvini, qui a été accueilli par le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Grouchko, mais n'a pas été reçu par d'autres responsables.
Ces propos ont déclenché les applaudissements fournis de la salle, pleine d'entrepreneurs russes et italiens, dont certains ont pris le microphone pour implorer le ministre d’œuvrer à l'abrogation des sanctions.
L'Union européenne montrée du doigt
Le dirigeant italien souverainiste et anti-immigration a en outre durement critiqué l'Union européenne pour sa politique de deux poids deux mesures à l'égard de Moscou. «Nous sommes en train de financer, de tenter de convaincre la Turquie d'entrer en Europe, un pays qui occupe militairement un pays européen depuis 44 ans [alors que] nous sanctionnons la Russie», a-t-il affirmé. «C'est une folie», a-t-il répété.
Le dirigeant italien faisait allusion au nord de Chypre, géré par la République autoproclamée de Chypre-nord (RTCN) et occupé par l'armée turque. Quelque 35 000 soldats turcs y sont stationnés, selon l'AFP. Cependant, le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE est quant à lui au point mort depuis plusieurs années.
Lors d'une première visite à Moscou le 16 juillet dernier, Matteo Salvini avait affirmé vouloir mettre fin au régime des sanctions «d'ici à la fin de l'année» et n'exclure aucune option pour convaincre les autres pays européens, à savoir mettre son veto à leur reconduction.
L'exécutif italien fait preuve de constance sur le sujet. Début juin déjà, Giuseppe Conte exprimait son souhait d'une révision du système de sanctions contre la Russie. «Nous serons les partisans d'une ouverture vers la Russie qui a renforcé ses dernières années son rôle international dans diverses crises géopolitiques», avait-il alors affirmé à l'occasion d'un discours devant le Sénat italien.