Ce 17 octobre, en fin de matinée, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies au niveau du pont Saint-Michel à Paris afin de commémorer l'un des épisodes sanglants de la guerre d'Algérie. Il y a 57 ans, à l'appel des indépendantistes du FLN, 20 000 Algériens manifestaient pacifiquement dans les rues de la capitale contre le couvre-feu imposé le préfet de police de l'époque, Maurice Papon.
Cette nuit là, la répression orchestrée par les forces de l'ordre a entraîné la mort de 200 à 400 personnes selon les historiens. Présents lors de la cérémonie d'hommage, la maire de Paris Anne Hidalgo et l'ambassadeur d'Algérie en France Abdelkader Mesdoua ont insisté sur la nécessité de poursuivre le travail de mémoire au sujet de la guerre d'Algérie.
Quelques heures après le rassemblement, Emmanuel Macron a appelé la France à regarder son passé «en face» pour avancer vers «un avenir apaisé avec l'Algérie».
En septembre dernier, le chef de l'Etat français avait reconnu «la responsabilité de l'Etat dans la disparation» du mathématicien communiste militant de l'indépendance de l’Algérie Maurice Audin, torturé par l’armée française et disparu sans laisser de traces en 1957. Quelques jours plus tard, le chef de l'Etat avait annoncé la promotion d'une vingtaine de harkis dans l'ordre de la Légion d'honneur.