Soutien inattendu pour les fermiers blancs sud-africains : le roi des Zoulous Goodwill Zwelithini. Il a critiqué le projet de réforme agraire portée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui prévoit la saisie des terres arables appartenant aux fermiers blancs au profit des fermiers noirs. Dans ce sillage, il a proposé à l’AfriForum, une ONG qui défend les Afrikaners (les descendants des colons européens), une offre de dialogue inédite dans l’histoire du pays.
«La nation zouloue dont je parle n’existera plus si nous n’avons plus de nourriture. C’est la raison pour laquelle, je dis que les agriculteurs [blancs] doivent venir vers nous afin de discuter sur ce que nous pouvons faire dans le domaine de l’agriculture […]. C’est la raison pour laquelle je demande à AfriForum de venir nous aider»», a-t-il déclaré le 7 octobre, lors d’un hommage annuel réservé au fondateur du royaume zoulou.
Zoulous et fermiers blancs même combat ?
Le leader zoulou a en outre annoncé qu’il souhaitait rencontrer Cyril Ramaphosa pour préserver les intérêts de son ethnie. Propriétaire de près de 3 millions d'hectares de terres, il redoute que la réforme agraire soit étendue aux terres tribales. En septembre dernier, un haut responsable de l’ANC, le parti au pouvoir, avait évoqué cette possibilité.
Malgré les assurances du chef de l’Etat africain, Goodwill Zwelithini n’en démord pas. «[Le président sud-africain] doit venir ici et le dire, l'écrire dans un accord et signer le fait que le pays des Zoulous ne sera pas touché [par cette réforme]», a-t-il lancé.
Les Zoulous, estimés à environ 12 millions de personnes, constituent le groupe ethnique le plus important en Afrique du Sud. Si leurs chefs traditionnels ne possèdent officiellement aucun pouvoir de décision, ils demeurent particulièrement écoutés par la population.