Le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa a présenté le 20 février, dans son discours sur l'état de l'Union, les grands axes de sa présidence, affirmant vouloir «soigner les divisions du passé, pour établir une société basée sur des valeurs démocratiques, la justice sociale et les droits de l'homme».
Et pour y parvenir, le nouvel homme fort du pays a fait une proposition radicale : «L'expropriation de terres sans compensation est envisagée comme l'une des mesures que nous utiliserons pour accélérer la redistribution des terres aux Sud-Africains noirs», a-t-il déclaré, faisant de toute évidence référence aux terres possédées par les fermiers blancs.
«Le retour de la terre aux gens à qui elle a été prise montre précisément comment nous pouvons guérir les divisions du passé», a-t-il martelé, assurant que cette opération se ferait sans violence, et qu'il fallait voir dans ce processus une «opportunité et non une menace».
Aussi radicale soit-t-elle, cette proposition ne devrait pas avoir d'incidence sur l'agriculture ou l'économie du pays, selon Cyril Ramaphosa : «Nous allons gérer cela avec responsabilité. Nous allons le gérer d'une manière qui ne nuira pas à notre économie, ni à la production agricole.»
Plus de deux décennies après la fin de l'apartheid, le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), entend s'attaquer aux disparités raciales dans la propriété foncière en Afrique du Sud. Selon une étude récente menée par le gouvernement, les Sud-Africains noirs représentent 79% de la population, mais ne possèdent directement que 1,2% des terres rurales du pays.
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