Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a rencontré le leader nord-coréen Kim Jong-un le 7 octobre, au cours d’un entretien qu’il a qualifié de «bon» et «productif». Ils se sont réunis durant deux heures en amont d’une visite du chef de la diplomatie étasunienne en Corée du Sud.
Le secrétaire d’Etat américain et l'homme fort de Pyongyang ont déjeuné ensemble à la suite de leur entrevue. «Cette occasion me réjouit. Après un bon rendez-vous, nous pouvons apprécier un bon repas ensemble», a déclaré le leader nord-coréen, cité par CNN. Plus tard, il a ajouté qu’il s’agissait «d’une très belle journée, qui promettait un bel avenir aux deux pays».
Interrogé à Séoul sur cette entrevue par le président sud-coréen Moon Jae-in en personne, Mike Pompeo a répondu : «Je n’ai pas beaucoup à ajouter [...] J'ai pensé que nous avons eu une bonne conversation productive. Et comme l'a dit le président Trump, il y a beaucoup d’étapes sur le chemin, nous en avons franchi une aujourd'hui, nous avons fait un pas de plus.» Il a ajouté que la Corée du Sud avait fait partie intégrante des négociations pour la démilitarisation de la Corée du Nord et a transmis la gratitude de Donald Trump à cet égard.
Nous avons eu une bonne conversation productive
Le 7 octobre, la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert a annoncé que Kim Jong-un avait invité des inspecteurs sur le site nucléaire de Punggye Ri pour vérifier qu’il avait été irréversiblement démantelé. Elle a également précisé que les deux dirigeants allaient discuter d’options pour le lieu et la date de leur prochain rendez-vous. La porte-parole a dit espérer que la visite de Mike Pompeo et le second sommet réunissant les deux leaders offriraient une chance de faire un pas décisif dans la dénucléarisation et le processus de paix dans la péninsule coréenne.
Donald Trump a relayé l’information sur Twitter et évoqué «des progrès réalisés par rapport aux accords du sommet de Singapour». «Je suis impatient de revoir le dirigeant [Kim Jong-un] dans un avenir proche», a-t-il tweeté.
Une relation qui souffle le chaud et le froid
Depuis la rencontre historique entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour le 12 juin 2018, les relations entre les deux pays ont stagné, freinées par des désaccords sur le désarmement. En juillet, Pyongyang avait regretté les exigences unilatérales de Washington concernant la dénucléarisation de la Corée du Nord. De son côté, l'administration américaine avait jugé insuffisants les progrès effectués pour démanteler l'arsenal atomique. Donald Trump, confronté à un manque d'avancée des dossiers, avait même annulé le voyage de Mike Pompeo à Pyongyang en août. La Corée du Nord avait alors soupçonné Washington de fomenter «un complot criminel» contre le pays.
Les relations des deux dirigeants ne s'étaient apaisées qu'après l'envoi d'une lettre «chaleureuse» de Kim Jong-un à Donald Trump début septembre. Malgré cela, à la tribune de l’ONU le 29 septembre, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong-ho, avait déploré l’absence de geste concret de la part des Etats-Unis. Il a précisé que Pyongyang entendait conditionner la poursuite de son désarmement à une relation de confiance avec Washington.
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